Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Un espace réinventé
"Je trace d’abord sur la surface à peindre un quadrilatère […] qui est pour moi une fenêtre ouverte par laquelle on puisse regarder l’histoire."
(L. B. Alberti, De pictura)
Au XVe siècle, l’art change, il devient une fenêtre ouverte sur le monde. Dans le sillage de Cimabue et de Giotto, la peinture, rompant avec les codes hiératiques et figés de l’art byzantin, se lance à l’assaut du réel. L’espace du tableau cesse d’être le lieu d’une simple juxtaposition d’éléments pensés plus qu’observés ; il déploie désormais sur une surface organisée une vision globale, unifiée, où tout s’ordonne autour d’un sujet principal clairement défini. Les lointains se creusent, l’horizon semble s’éloigner à l’infini. Les miniatures de Fouquet attestent pleinement de cette émergence du réalisme dans l’art français. Par le jeu des regards, par un art théâtral de la mise en scène, par les échos et les dégradés de couleur, par la synthèse originale entre différentes formes de perspective, il réinvente l’espace pictural, à sa manière, faite d’équilibre et d’harmonie. | Un art de lumière… |
| … et de géométrie |
Le mur blanc éclatant, qui se casse à angle droit au centre de la scène, inscrit dans une rigoureuse géométrie le muet dialogue entre saint Martin, remettant au fourreau l’épée qui lui a servi à couper son manteau, et le vieillard en haillons qui vient de s’en draper. |
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