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Catégories : CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE, L'art, MON TRAVAIL

Nicolas Degennes, Jonone, Karl Lagerfeld, Jean Nouvel, Stéphane Martin et Gérald Passédat




Six hommes en couleurs

 

Par Sophie Djerlal, Richard Gianorio, Laurence Mouillefarine, Brigitte Papin et Félicia du Rouret

Stéphane Martin Photo Philippe Quaisse pour Madame Figaro

Au rouleau. Stéphane Martin a préféré poser sa toile blanche à terre dans un couloir du musée du Quai Branly pour y appliquer son ocre flamboyante.

Stéphane Martin, président du Musée du quai Branly

L'ocre minérale

Que représente cette couleur pour vous?
Stéphane Martin. – C’est la couleur du musée du Quai Branly, c’est l’acier qu’a utilisé l’architecte Jean Nouvel comme celle de la terre cuite mexicaine – la statuette Chupicuaro, qui est notre emblème et notre logo. Cette ocre me fait penser à la latérite, cette roche que l’on trouve en Afrique, au sud du Sahel, au Burkina Faso, et qui est chargée en minerai de fer.

Quelle serait sa couleur complémentaire?
Le bleu. Souvent, on le retrouve comme fond dans nos affiches d’exposition, une couleur qui accroche… Pourtant, il est peu utilisé en communication culturelle.

Votre couleur signature?
Au quotidien, je porte surtout du gris. Mais aujourd’hui, j’ai fait un effort pour Madame Figaro en revêtant une veste particulièrement colorée… D’habitude, je suis plutôt passe-muraille. J’aime bien les uniformes – la blouse blanche pour l’hôpital, le gris pour la tenue de bureau –, le code professionnel qui permet de faire la différence entre soi et sa fonction. Personnellement, j’y vois une marque de respect vis-à-vis de mes interlocuteurs. Ce que je mets en privé ? Des chemises hawaïennes ! J’en possède cent cinquante…

Qui est, selon vous, l’artiste absolu de la couleur?
Mark Rothko. La manière qu’il a de partir d’un monochrome et de le compléter produit des vibrations, quelque chose de mystique. C’est un territoire pour le regard. Remarquez comme les spectateurs restent à contempler ses œuvres plus longtemps qu’ils ne le feraient devant une scène figurative.

La couleur qui vous apaise?
Le noir.

Celle qui vous booste?
Le blanc. Tout est à inventer…

Celle qui éveille votre désir?
Le bleu. Celui des drapeaux, lumineux mais sombre.

Celle que vous associez au spleen?
Le violet. Pour moi, il caractérise la période la plus triste du XIXe siècle – je pense à l’impératrice Eugénie.

Celle que vous ne pouvez pas voir en peinture?
Le jaune. Je ne saurais pas quoi en faire…

Les expositions à voir au musée du Quai Branly : L’Atlantique noir, de Nancy Cunard, Negro Anthology (1931-1934), jusqu’au 18 mai  ; Bois sacré, initiation dans les forêts guinéennes, jusqu’au 18 mai  ; Indiens des plaines, du 8 avril au 20 juillet. (www.quaibranly.fr).

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