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Catégories : A lire, CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE, Les polars

« Cannibales » , de Philip Le Roy, illustré par Götting

 

LE MONDE | 17.04.2014 à 21h43 • Mis à jour le 17.04.2014 à 23h10 | Par Yann Plougastel

La couverture de "Cannibales".

Sur la piste de Tanya au royaume des Niassai

A Bornéo, les petites filles de 10 ans ne disparaissent jamais par hasard. A Manhattan non plus. C'est ce que constatent le docteur Ryan Fletcher et sa femme Audrey, un couple aisé de touristes américains, lorsque Tanya, leur enfant, s'évanouit au milieu d'un marché de la partie indonésienne de l'île.

Qui l'a kidnappée et emportée dans la jungle toute proche ? Des islamistes séparatistes ? Des tribus de chasseurs de têtes ? En partant à sa recherche, ils vont tomber sur les terribles Niassai Ryan y perdra un bras, Audrey, la vie. Et Tanya ne réapparaîtra pas. Sans doute avalée par les derniers cannibales, qui mangent de la chair humaine pour échapper à la grippe aviaire…

Dix ans plus tard, Ryan Fletcher décide de repartir sur les traces de Tanya. Ce qu'il va découvrir – nous n'en dirons pas plus pour préserver le suspense – a de quoi coller des frissons à n'importe quel bipède sain d'esprit.

Philip Le Roy, l'auteur de Cannibales, la deuxième nouvelle de la troisième saison des « Petits Polars » du Monde, a décidé de se lancer dans l'écriture de thriller après avoir lu Simetierre, de Stephen King. Auparavant, ce quinquagénaire globe-trotter avait, de Londres à Manille, en passant par New York et Nice, tracé son chemin dans le marketing et la communication.

Illustration de Götting pour « Cannibales ».Illustration de Götting pour « Cannibales ». | LE MONDE

 

Fondu des Rolling Stones, nourri aux films d'horreur de Dario Argento ou de John Carpenter, ce mordu des arts martiaux ne pouvait qu'écrire des romans cinématographiques, au montage « cut » et à l'ambiance fantastique. Pour adultes seulement (1997) raconte la cavale terrifiante de deux filles à travers l'Ouest américain. Couverture dangereuse (1998) voit un dresseur de chevaux d'Arizona débarquer à Nice pour rejoindre sa femme, qu'il ne reconnaît pas.

C'est avec Le Dernier Testament (2005) qu'il accède à une notoriété internationale, en inventant un personnage récurrent, Nathan Love, un agent profileur du FBI, luttant contre les sociétés secrètes et autres sectes ésotériques. Privilégiant l'intrigue et tournant le dos au contexte social, Philip Le Roy écrit des livres saignants. Il explique d'ailleurs : « Je préfère les auteurs enragés aux auteurs engagés. »

Osons le dire, sa nouvelle, Cannibales, où la jungle de Bornéo n'est pas pire que celle de Manhattan, se dévore à pleines dents.

Retrouvez Macha Séry et la saison 2 des « Petits Polars du “Monde” avec SNCF » dans « Plein le dos » de Jean-Bernard Pouy, samedi 3 mai à 21 heures, sur France Culture. A réécouter et à podcaster sur Franceculture.fr.


Philippe Le Roy et Jean-Claude Götting vus par Götting.Philippe Le Roy et Jean-Claude Götting vus par Götting. | LE MONDE

 

L'auteur : Philip Le Roy

Né en 1962 à Toulouse, Philip Le Roy entreprend des études de commerce pour satisfaire ses envies de voyage. Puis il travaille aux Etats-Unis, au Canada, en Angleterre, avant de s'installer à Nice et devenir concepteur-rédacteur dans une agence de publicité. C'est là, explique-t-il, qu'il apprend à travailler sur les mots. Parallèlement, il rédige des scénarios jusqu'au moment où, en 1997, il a l'idée de son premier roman, Pour adultes seulement, chez Atout Editions. Ses maîtres en littérature s'appellent Philip K. Dick et Stephen King. Il sait tout de suite qu'il veut écrire des thrillers. Ce premier livre, où une petite fille et sa baby sitter sont traquées par la police et l'armée, est un succès immédiat. Il publie l'année suivante Couverture dangereuse, où, du jour au lendemain, un homme ne reconnaît plus son épouse. Puis Evana 4, fiction très cinématographique, avec un héros pris pour cible le jour de son mariage.
C'est avec Le Dernier Testament, en 2005, au Diable Vauvert, que l'auteur obtient le Grand Prix de littérature Policière. Il crée le personnage de Nathan Love, qu'on retrouvera dans La Dernière Arme puis La Dernière Frontière. Dans cette trilogie, le romancier s'interroge sur les secrets de l'immortalité, les disparitions mystérieuses, certains échantillons d'une matière qui n'existe pas. Il utilise le fantastique et le gore, pour en faire des amorces d'intrigue. « Les choses ne sont jamais telles qu'on le croit », dit-il.  « Mes livres ont l'apparence du fantastique, mais je donne des explications rationnelles et plausibles à ces éléments de mystère. » En mai 2014, paraît aux éditions du Cherche Midi un nouvel ouvrage particulièrement ambitieux, Les Portes du Messie, où l'auteur revisite les origines du Coran. Aussi documenté soit-il, ce livre est avant tout un roman d'aventure et de vengeance, précise Philip Le Roy, qui prépare déjà le second tome.
Parallèlement, depuis 2012, Philip Le Roy écrit des fictions pour la jeunesse, avec sa Brigade des fous, série destinée aux adolescents. Il met en scène un groupe de six handicapés (un trisomique, un bipolaire…) devenus des agents très spéciaux au service de la protection de l'environnement. Le troisième volet sort en juin 2014.
Christine Ferniot

L'illustrateur : Jean-Claude Götting

Né à Paris en 1963, Jean-Claude Götting étudie aux Arts appliqués avant de publier ses dessins dans des fanzines tels que PLG ou Ice Crims. En 1986, il réalise sa première bande dessinée chez Futuropolis, Crève-cœur, et obtient le Prix du meilleur premier album à Angoulême. En 1989 et 1990, il illustre deux romans dans la collection Futuropolis/Gallimard : Le Procès de Kafka, et Le Double, de Dostoïevski. Mais, rapidement, il privilégie la presse (pour Le New-Yorker, Lire, Le Nouvel Observateur…) et signe également de nombreux livres pour enfants : La Cravate de papa, L'Anniversaire de maman, Le Rêve de l'arbre (chez Gallimard Jeunesse), Le Perroquet qui comprend tout (Bayard). C'est également lui qui illustre les couvertures de l'édition française de « Harry Potter ». Il compose régulièrement des portfolios et des recueils de dessins et peintures qui accompagnent ses expositions à Paris et à Genève : Opéra - Grands Boulevards aux éditions Art moderne, Visages chez PMJ éditeur en 1998, puis Visages II chez BDArtiste en 2009, Peintures au 9e Monde en 2010.
C'est en 2004 que Jean-Claude Götting renoue avec la BD lorsqu'il imagine La Malle Sanderson chez Delcourt, histoire - située en 1935, - d'un illusionniste qui voyage entre Paris et Broadway. Il est récompensé par le Prix Lanterna Magica et le Prix international de la ville de Genève. Viendront alors Duke Ellington joue Billy Strayhorn, chez Nocturnes en 2005, puis Happy Living en 2007 chez Delcourt. En 2012, il signe Noir aux éditions Barbier-Mathon, un polar situé aux Etats-Unis dans les années 1950. Au début de l'année 2013, il s'associe, comme scénariste cette fois, au dessinateur Loustal pour écrire Pigalle 62-27, chez Casterman. Une monographie consacrée à Jean-Claude Götting, signée Philippe Muri, est parue en 2010 chez Vertige Graphic, mettant en lumière ses techniques du noir et blanc et sa maîtrise de la couleur. Il vient de publier Frank Sinatra, Capitol Years dans la belle collection qui réunit une bande dessinée et deux CD de jazz aux éditions BDMUSIC.
Chr. F.

 

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