Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Gustave Doré: une influence tentaculaire
Du cinéma à l'art contemporain en passant par la photographie, le jeux et la bande dessinée, l'illustrateur a inspiré de nombreux artistes?
Crédits photo : © Studio Canal
Comme Doré imagina le soleil s'enrhumant, Méliès créa la lune pleurant (1902). Jusqu'à Tim Burton pour Sleepy Hollow (notre photo) et Terry Gilliam le cinéma aura pillé cet œil de chef opérateur doublé d'une imagination débordante. Cecil B. DeMille a suivi ses dix commandements. Bientôt, dans son Noé, Darren Aronofsky filmera Russell Crowe de cette manière, grandiose. La nature primordiale de l'île de King Kong? Doré. La Bête de Cocteau? Encore lui. David Lean, Polanski et les réalisateurs des Harry Potter ont repris ses bas-fonds londoniens. L'heroic fantasy de Peter Jackson dans Le Seigneur des anneaux et le personnage de Chewbacca de George Lucas dans Star Wars ? On croirait voir les ébauches dans les vitrines d'Orsay. Ridley Scott a regardé costumes et batailles. Ne parlons pas du vaisseau fantôme de Pirates des Caraïbes ou du chat de Shrek. Côté dessin animé, Disney lui doit beaucoup, notamment dans La Belle au bois dormant…
Photographie
L'ami de Nadar n'a pas pratiqué son art. Mais ses compositions influencent aujourd'hui des photographes très différents. Tel Andreas Gursky qui a retenu la leçon des panoramas monumentaux. Ou les Chinois Yang Yongliang et Du Zhenjun. Ces experts en photomontages imaginent des Shanghaï et les Hongkong post-nucléaires. Leurs mégalopoles apocalyptiques ne sont pas sans rappeler l'Angleterre victorienne, chaotique et oppressante de Gustave Doré.
Bande dessinée
Le genre est né après 1830 sous la plume du Genevois Rodolphe Töpffer. Son invention est reprise à Paris en 1839 par Cham, puis par Nadar dans sa Revue comique (1848-1849). Une troisième vague est lancée par Doré dans le Journal pour rire (1848-1855) et dans des albums. Aujourd'hui, Druillet qui se lance dans un Enfer de Dante, Bilal ou encore Moebius, avouent volontiers leur dette.
De même, pour leurs édifices colossaux et rétrofuturistes, François Boucq et François Schuiten ont regardé Doré comme ils regardent Piranèse ou Escher. Dans le genre de la caricature, Doré est le cadet de Daumier et l'aïeul de Morchoisne, de Charlie Hebdo, Métal hurlant, Fluide glacial, des «Guignols de l'info»…
Jeux
Labyrinthes et dédales, vertiges et frayeurs: dans ce Musée d'Orsay métamorphosé, on a parfois l'impression de traverser un Luna Park, avec trains fantômes et montagnes russes. Grandes machines, mais aussi jeux de rôles et jeux vidéo: les arcades et les arcanes de Doré, peuplés de personnages merveilleux, semblent les video games de son siècle.
Séries TV
Doré a commencé par des parodies de romans-feuilletons. Puis il a illustré Cervantes, Dante, Hugo, Byron, Perrault, Milton, Tennyson et, de manière inachevée, Shakespeare. Ses images sont les acmés dramatiques. Elles forment autant de séries palpitantes. Si l'on ajoute un goût pour les mythes et légendes, pour la Bible et le Moyen Âge, comment ne pas penser, par exemple, à Game of Thrones.
Art contemporain
Les dioramasFucking Helldes frères Chapman, avec leurs charniers de milliers de figurines en plastique, revisitent Dante aussi bien que Doré. Le Belge Wim Delvoye partage avec le Strasbourgeois une fascination pour les cathédrales gothiques. Et comment ne pas penser aux abstraits en découvrant Tache rouge ; suite du règne d'Ivan le Terrible dans L'Histoire pittoresque de la sainte Russie de Doré. Du Malevitch avant l'heure?
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Du cinéma à l'art contemporain en passant par la photographie, le jeux et la bande dessinée, l'illustrateur a inspiré de nombreux artistes?
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