Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
La fusion de L’Or et Carte Noire corse la concurrence pour Nestlé sur le café
LE MONDE | 08.05.2014 à 12h07 | Par Laurence Girard
Un Douwe Egberts café, à Amsterdam. | Peter Dejong/AP
Le marché du café est en ébullition. L’américain Mondelez International a annoncé, mercredi 7 mai, la fusion de son activité café connue pour ses marques Carte Noire, Jacobs ou Tassimo avec le néerlandais D. E Master Blenders 1753, un spécialiste du petit noir avec des marques comme Maison du café, L’Or ou Senseo.
Le géant né de ce mariage, baptisé « Jacobs Douwe Egberts » (JDE), dont le siège serait situé à Amsterdam, pèserait près de 7 milliards de dollars (5,02 milliards d’euros). Selon le cabinet Euromonitor, il se classerait au premier rang mondial en terme de volume, avec 15,3 % de parts de marché, devant Nestlé (11,8 %).
Le suisse garderait, toutefois, sa position de leader en valeur avec 22,7 % des parts devant le nouveau poids lourd (16 %) grâce à la forte valorisation de ses capsules Nespresso et au succès de son café instantané Nescafé.
FLAMBÉE DES COURS DU CAFÉ
Mais pour Nestlé, la concurrence se corse. En combinant leur force, les actuels numéros deux et trois mondiaux vont bénéficier d’une puissance marketing accrue. Un élément clé, alors qu’ils s’étaient lancés chacun de leur côté à l’assaut de la forteresse Nespresso, avec les capsules L’Or et Carte noire. Ils vont aussi affronter ensemble les fluctuations du café dont le cours flambe. Et vont, enfin, combiner leurs forces à l’international, Mondelez ouvrant les portes de la Chine, et D. E Master Blenders, celles du Brésil.
Ce nouvel épisode des grandes manœuvres qui remodèlent l’industrie agroalimentaire mondiale est orchestré par la richissime famille allemande Reimann. Propriétaire du groupe de cosmétiques et de parfums Coty, mais aussi des chausseurs Bally et Jimmy Choo, elle a lancé son offensive sur le café il y a près de deux ans.
Son holding d’investissement Joh. A. Benckiser a d’abord racheté en 2012 les chaînes de café américaines Peet’s Coffee & Tea et Caribou Coffee pour un total de 1,5 milliard de dollars. Puis, en mars 2013, il s’est totalement emparé du producteur néerlandais de café D. E Master Blenders 1 753. Une transaction évaluée à 7,5 milliards d’euros.
Cette fois, le bras armé de la famille Reimann a proposé 5 milliards de dollars en numéraire à Mondelez pour créer JDE et en prendre le contrôle. Elle détiendra 51 % du capital de la nouvelle entité et une majorité des sièges du futur conseil d’administration. Son PDG sera l’actuel patron de D. E Master Blenders, Pierre Laubies. Le président étant Bart Becht, dirigeant de Joh A. Benckiser.
APPÉTIT DE SES ACTIONNAIRES
Avec 49 % des parts, Mondelez sera donc actionnaire minoritaire de JDE. Cette opération marque une nouvelle étape dans la restructuration de l’ex-Kraft. En 2012, le géant de l’agroalimentaire s’est scindé en deux, séparant ses activités internationales de biscuits, chocolats, confiserie et boissons, dans un ensemble rebaptisé Mondelez, de celles d’épicerie aux Etats-Unis, qui ont gardé le nom Kraft.
En se délestant du café, qui représente 17 % de son chiffre d’affaires, Mondelez pèsera 31 milliards de dollars. Il se recentre sur le marché du « snacking » ou grignotage, avec ses biscuits LU, ses chocolats Milka, Toblerone ou Côte d’Or, ses confiseries dont Carambar et ses fromages (Philadelphia). Mondelez est sous la pression de l’actionnaire activiste américain, le milliardaire Nelson Peltz, qui militait pour ce recentrage. Il verrait également d’un bon œil le mariage avec les chips Lay’s et Doritos de Pepsico, dont il détient aussi des parts…
Pour satisfaire l’appétit de ses actionnaires, Mondelez, qui emploie 107 000 personnes dans le monde, a aussi dévoilé, mercredi, un plan de réduction des coûts de 3,5 milliards de dollars d’ici à 2018. Sans chiffrer le nombre de suppression d’emplois. Le groupe, qui présentait les résultats du premier trimestre de son exercice fiscal 2014, affiche un bénéfice net en forte baisse, à 163 millions de dollars, contre 536 millions un an plus tôt.
Agroalimentaire et alimentation
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