Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Monastère Royal de Brou : Le grand voyage de Dante et Virgile
© Hugo Maertens Bruges / MRB
« Dante et Virgile dans le 9e cercle de l’Enfer » est l’une des œuvres majeures de la peinture de Gustave Doré et un fleuron du musée de Brou. Une toile exposée jusqu’en mai au musée d’Orsay et qui s’envolera au Canada en juin.
On connaît les illustrations de Gustave Doré, moins ses peintures. « Dante et Virgile dans le 9e cercle de l’Enfer » est pourtant l’une des toiles les plus emblématiques de l’artiste, présentée pour la première fois à Paris en 1861, exposée en Angleterre à partir de 1867 puis aux États-Unis après 1892 avant d’être achetée en 1982 par la Ville de Bourg-en-Bresse. « Le musée de Brou détient plus de 220 oeuvres de Gustave Doré qui a passé une partie de sa jeunesse à Bourg. Ce tableau est un joyau de nos collections ! » confie Magali Briat-Philippe, conservateur du patrimoine du musée, responsable du service des patrimoines au musée du Monastère royal de Brou. C’est dire si toutes les précautions ont été prises avant de prêter cette œuvre au Musée d’Orsay de Paris tout d’abord, du 17 février au 11 mai 2014, puis au musée des Beaux-Arts d’Ottawa pour une grande rétrospective autour de Gustave Doré du 13 juin au 14 septembre 2014.
Délicate opération
Avant ce long voyage, il a fallu établir un diagnostic pour s’assurer que l’oeuvre pouvait être transportée sans risque. En raison de son format (3,15 x 4,50 m), la toile devait obligatoirement être déposée de son châssis puis roulée. « Le diagnostic du Centre de recherche et de restauration des musées de France a notamment préconisé une révision des bandes de tensions entourant la toile » explique Magali Briat-Philippe.
Pendant plusieurs mois, les restaurateurs Colette Vicat-Blanc et Gérard Blanc sont intervenus sur la couche picturale (dépoussiérage, régénération du vernis, harmonisation des anciens repeints...) puis sur le support (retrait de certains renforts qui marquaient la toile, consolidation des bandes de tensions) sous le contrôle vigilant d’un comité scientifique.
Le 6 décembre dernier, Gérard Blanc et son équipe étaient à Brou pour l’étape délicate du roulage de la toile. Mains gantées, gestes précis, le restaurateur a opéré, dans un silence solennel, avant de déposer la célèbre toile dans une caisse climatique qui la protégera des variations de température et d’humidité pendant le voyage. Gérard Blanc accompagnera la toile de Gustave Doré pour renouveler cette intervention « de clous à clous » à Orsay puis à Ottawa. Dante et Virgile le valent bien !