Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Ventes Publiques - LES COULEURS DE CHAGALL, L’OR DE KLEIN, LE TOTEM DE MAGNELLI(le 21 mai)
Quittant la Russie au début des années 20 et après un passage par Berlin, Marc CHAGALL (1887-1985) et sa famille s’installent à Paris en 1923. C’est à cette époque que l’artiste russe commence à collaborer avec Ambroise Vollard. Il parcourt également le territoire français et s’en approprie les paysages qu’il restitue dans nombre de dessins et de plaisantes gouaches.
Cette vente en fournit un exemple avec La sieste, exécutée en 1926, dans laquelle le peintre s’attache à la figure d’un saltimbanque endormi dans l’herbe, au coeur d’une nature luxuriante. Cette scène champêtre rappelle une oeuvre antérieure sur toile, Le poète aux oiseaux, datant de 1911 et conservée au Minneapolis Institue of Arts. Le rapprochement des deux oeuvres fait apparaître une similitude de composition mais la technique de la gouache suscite un mouvement plus dansant du pinceau et une application plus légère et éclatante des touches de couleurs.
Signée et datée « M Chagall 26 » en bas à droite, cette oeuvre provient d’une collection particulière parisienne. (135 000 / 150 000 €).
En 1961, Yves KLEIN (1928-1962) exécute, à l’occasion de l’exposition Monochrome und Fire dans la ville de Krefeld, un triptyque édité en multiple, qui associe trois monochromes – bleu, gold, pink. Est ici proposé un Monogold issu de l’élément or du triptyque ; il s’agit d’une technique mixte, feuilles d’or sur carton doré ; dans la partie supérieure de la surface monochrome, apparaissent les traces de trois pièces de monnaie. Fait inhabituel, l’oeuvre porte la signature manuscrite de l’artiste, dans le bas au centre.
On associe souvent Yves Klein à son bleu outremer lumineux, mais il convient de ne pas sous-estimer l’importance de l’or dans son travail. L’artiste le qualifie de « moyen d’accéder à l’absolu » et réalise entre 1959 et 1961 la série des Monogold qui comprend une quarantaine d’oeuvres.
Cet exemplaire fut donné, en 1961 ou 1962, par Yves Klein à Édouard Adam, fournisseur de matériel de peinture à Montparnasse et ami du peintre, qui l’aida à mettre au point le procédé du fameux International Klein Blue (IKB). L’artiste lui offrit l’oeuvre en prononçant la locution « Vae soli, nunquam duo, semper tres » (Malheur à qui vit seul, jamais deux, toujours trois) extraite de la consigne d’or de la Congrégation du Saint-Esprit. On ne s’étonnera pas du caractère mystique du propos, la démarche artistique de l’artiste étant inséparable d’une quête spirituelle, voir religieuse. L’utilisation de l’or prend alors tout son sens.
Le tableau bénéficie d’une authentification par la Fondation Klein. (30 000 / 50 000 €).
Autre histoire d’amitié qui se cristallise dans une oeuvre : celle qui lia Magnelli l’abstrait au surréaliste Hugnet.
En 1961, alors qu’ils sont proches depuis près de 30 ans, Alberto MAGNELLI (1888-1971) dessine et offre à Georges Hugnet une sculpture monumentale, que le poète va assembler et exposer dans le jardin de L’Herbière, sa résidence de l’Ile de Ré.
Baptisée L’Injustice, l’oeuvre se présente sous la forme d’un autel-totem. Des pierres naturelles (silex, lave, grès rouge…) anthropomorphiques (corps, squelettes ou os) sont enchâssées par des agrafes métalliques dans une structure en madriers de chemin de fer. Si l’architecture orthogonale est bien issue des géométries « magnéliennes », l’artiste introduit dans L’Injustice une dimension magique, nouvelle et unique dans
son oeuvre. La référence aux cultures primitives s’impose. Rappelons que Magnelli fut un grand collectionneur d’art premier ; en témoigne la donation de sa collection aux musées nationaux français. Le titre nous oriente également vers la signification de l’objet, allusion aux grandes tragédies de la première moitié du XXe siècle.
Réalisée de nombreuses années après sa série des Pierres (1934), cette sculpture offre l’occasion à Magnelli d’une nouvelle incursion dans le surréalisme, sous l’influence de son ami Hugnet. Ce dernier, premier historien du dadaïsme, rallié au surréalisme puis exclu du mouvement, a produit, outre son oeuvre poétique, des collages et assemblages singuliers de matériaux divers. La même année où la sculpture monumentale s’élève,
Hugnet écrit un poème très onirique qui porte le même titre.
Provenant de la collection de Monsieur X, qui l’acquit auprès de la veuve du poète en 1999, l’oeuvre est accompagnée de son plan de montage manuscrit au stylo Bic par Magnelli. (40 000 / 60 000 €).
Hôtel des ventes Drouot
9 rue Drouot
75009 Paris
Tél : 01 48 00 20 20
Du lundi au samedi, de 11h00 à 18h00.
Parking public (24 h sur 24) : 12, rue Chauchat.
Dépôt et livraison des objets : 6 bis, rue Rossini.
Expositions : Les objets sont présentés au public la veille de la vente, de 11h00 à 18h00, et le jour même, de 11h00 à 12h00.
Ventes : Elles ont lieu généralement à partir de 14h00.
Certaines vacations se déroulent cependant le matin, en soirée ou le dimanche.
Expositions publiques :
Mardi 20 mai de 11h à 18h
Mercredi 21 mai de 11h à 12h
Vente aux enchères publiques : Mercredi 21 mai 2014 - Hôtel Drouot - Salle 5
Site Internet
Les films, les livres, les expos, les infos, les poèmes, l’actu, les œuvres, les artistes, les polars nourrissent ce blog mais aussi mes 13 livres en vente ici:
http://www.thebookedition.com/livres-laura-vanel-coytte-auteur-95.html