Egon Schiele Autoportrait
Egon Schiele est né en 1890 à Tulln, dans une petite ville proche de Vienne en Autriche. Dès l'enfance il exprime un réel talent pour le dessin. Son père, qui exerce le métier de chef de gare l'encourage dans cette voie, mais atteint d'une maladie mentale, il meurt en 1905.
Ce décès précoce ternit la jeunesse de Egon Schiele, et lui procure une vision du monde qui dès lors sera souvent sombre et torturée.
Il décide contre l'avis de son tuteur Leopold Czihaczck, de poursuivre le dessin et d'entrer à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne. Mais il trouve que l'enseignement y est beaucoup trop académique, et il quitte les Beaux Arts en 1909 pour créer avec ses amis le "Seukunstgruppe" ( Le Groupe pour le Nouvel Art).
Ses premiers travaux s'inspirent de l' impressionisme, mais très vite, il est attiré par la Sécession Viennoise. Son travail est alors très marqué par les travaux de Gustav Klimt. Mais d'autres influences telles que celles de Van Gogh, de Hodler, et de Georges Minne jouent aussi un rôle essentiel dans l'évolution et la construction de son style. ll peint des portraits, car ils sont pour lui à l'époque une activité lucrative. L' une des oeuvres qui marque alors un tournant dans l'évolution de son travail pictural est le "Portrait de Gerti Schiele ", sa soeur, qu'il peint en 1909 . Il la représente sur un fond vide, monochrome et uniforme. Cette mise en valeur du sujet sur des fonds monochromes sera l'une des caractéristiques de son style et marquera beaucoup d'oeuvres qu'il réalisera par la suite.
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Egon Schiele "Gerti Schiele" 1909 Huile sur toile 140 x140 cm © Museum of Modern Art New York©
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Egon Schiele "Fille retroussée à genoux " 1910 Crayon et Aquarelle 45 x31 cm © Coll. Part
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C'est à partir des années 1910 qu'il commence donc à affirmer ce style plus personnel caractérisé par le dépouillement de la forme, la sobriété du contenu, l'utilisation d' arrière plans sans ornement, sur lequel le personnage ou le sujet se détache. De plus, Schiele attache un très grande importance aux autoportraits. Il ne cherche pas à représenter sa condition sociale ni son état émotionnel, mais il cherche à transcrire l'intériorité angoissée du moi, par les positions excentriques du corps ou des mains qu'il peint. Ces positions non conventionnelles, les poses extrêmes, les traits déformés et grimaçants, créent une distance avec le spectateur et lui cause une gêne, voire une tension.
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Egon Schiele "Autoportrait debout " 1910 Crayon, gouache, aquarelle 55,8 x36,9 cm © Graphische Sammlung, Albertina -Vienne
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Egon Schiele "Autoportrait -Homme assis" 1910 Crayon et gouache sur toile © Graphische Sammlung, Albertina -Vienne
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Egon Schiele "Nu féminin " 1910 Crayon, gouache, aquarelle 44,3 x30,6cm © Graphische Sammlung, Albertina Vienne
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Egon Schiele "Jeune Femme demi nue allongée " 1911 Crayon, gouache, aquarelle 45,9 x31,1 cm © Graphische Sammlung Albertina Vienne
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Egon Schiele "Etendue sur le ventre " 1911 Crayon, gouache et aquarelle 47,5 x31,4 cm © Coll. Part.
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Egon Schiele dessine vite. Il a un "coup de crayon", qui constitue une caractéristique à part entière de son art. Pour lui, le dessin a une valeur pour son côté allusif, immédiat,spontané, inachevé. La coloration des dessins sert qu'à renforcer l' expression qu'il veut donner au sujet. Mais il évoluera progressivement en donnant aux parties arrondies du corps des formes anguleuses soulignées de traits fins,et précis. Il lui arrive ausi parfois de ne pas achever le dessin, de ne pas traiter le sujet jusqu'au bout, et de laisser le tableau inachevé.
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Egon Schiele enferme ses sujets dans des contours soulignés et bien visibles. Ses coloris sont les tons bruns, rouges, noirs et verts qui amplifient l'aspect dérangeant et inquiétant de ses peintures. La pâleur des chairs invoquent la mort. Cette manière d'utiliser les couleurs accentue la force expressive, et froide des compositions.
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Egon Schiele "Fille aux jambes étendues" 1910 Crayon et gouache sur papier © Coll. Part.
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Egon Schiele "Femme assise ", 1911 Crayon et aquarelle 48 x31,5cm © Haags Gemeentenmuseeum voor Modern Kunst La Haye
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Egon Schiele "Fille aux jambes croisées" 1911 Crayon et gouache sur papier © Coll. Part.
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Egon Schiele "Le lutteur" 1913 Crayon et gouache sur papier 48,8 x32,2 cm © Coll. Part.
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Egon Schiele "Nu féminin assis aux bas bleus" 1914 Dessin 48,3 x 32 cm © Graphische Sammlung Albertina Vienne
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Dans son oeuvre, le nu occupe une place très importante. Il est en effet fasciné par le corps humain, par sa précarité et par les pulsions dont il est l'objet. Le corps de le femme l'inspire et il peint au cours des années des toiles dont les modèles prennent des positions de plus en plus provoquantes. Les personnages sont souvent dans des poses figées, sans expressivité, mais remplies d'angoisse. C'est ainsi que le nu érotique et obcène a une place importante chez Schiele, qu'il représente le sexe masculin ou féminin, c'est toujours de manière univoque.
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Egon Schiele "Nu masculin", 1912 Aquarelle et crayon sur papier 48 x 31 cm © Museum der Stadt Vienne
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Egon Schiele "Jeune fille nue aux bras croisés " ( détail ) 1910 Crayon et détrempe sur papier © Graphische Sammlung Albertina - Vienne
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Schiele donne aussi aux mains une grande importance. La main, et le geste sont généralement très expressifs et prennent aussi des poses particulières, voire énigmatiques qui influencent profondément le caractère du tableau, ou sa signification. Les mains, tout comme les visages semblent être pour Egon Schiele non pas des moyens de communiquer au sens habituel, mais des moyens d'exprimer son être profond en dehors de toute convention sociale.
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La signature elle même de l'artiste prend un sens dans ses tableaux. Il accorde beaucoup d'importance à la composition de celle ci où il indique son prénom, son nom et la date sous une forme close, comme un cachet d'authentification. Selon les toiles, il appose parfois une ou plusieurs signatures, signifiant en cela celles qui étaient plus importantes pour lui. D'autres ne sont pas signées, sans doute pour mettre en évidence leur côté inachevé qu'il leur accorde. Sur certains dessins, la signature est placée à l'inverse du sens du dessin pour la lire, pour créer la distance par rapport à ce que l'on voit.
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Egon Schiele "Homme debout avec serviette rouge " 1914 Guouache , aquarelle 48 x 32cm © Graphische Sammlung, Albertina Vienne
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Egon Schiele "Deux jeunes Filles " 1914 Gouache et crayon 31x 48 cm © Coll. Part.
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Egon Schiele "Femmes renversées " ( détail ) 1915 Crayon et détrempe sur papier 32,8 x 49,7 cm © Graphische Sammlung, Albertina Vienne
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L'originalité totale d'Egon Schiele est finalement qu'il fait du corps humain un puissant support de l'expressivité. Au cours de l'année 1910, il peint un grand nombre de nus expressifs.ll quitte Krumau en 1911 et s'établit à Neulenbach pour vivre avec son modèle Valérie Neuziel, dite Wally. En 1912, à la suite d'une comdamnation pour distribution de dessins immoraux, il se voit confisquer quelques-uns uns de ses dessins érotiques, et fait trois jours de prison à la suite du procès de Sankt Polten.Son sentiment d'injustice et de révolte grandit : il réalise un certain nombre de dessins érotiques de plus en plus provoquants. Sa révolte contre la société est exacerbée et trouve son expression dans un certain nombre d'oeuvres comme par exemple "Le Cardinal et la Nonne" ou dans des autoportraits où il se peint en une victime incomprise.
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Egon Schiele et Valérie Neuziel se séparent en 1915. Le 17 juin de la même année, il épouse Edith Harms. Il est peu après mobilisé à Prague puis à Vienne. L'art de Schiele évolue et semble devenir plus équilibré : les thèmes ne sont plus les mêmes, les corps sont moins torturés et moins fragiles. Il peint en 1918 un tableau intitulé " La Famille" qui caractérise particulièrement cette évolution Cette année là, son œuvre connaît un véritable succès à l'exposition de la Sécession Viennoise. La plupart des tableaux qui y sont exposés sont vendus. Quelques mois plus tard , le 28 octobre sa femme meurt de la grippe espagnole et lui même succombe de la même maladie trois jours plus tard, le 31 octobre 1918.
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Egon Schiele "Etreinte " 1917 Huile sur toile 100 x170,2 cm © Osterreichische Galerie im Belvedere Vienne
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Egon Schiele "La Famille " 1918 Huile sur toile © Graphische Sammlung, Albertina Vienne
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Egon Schiele "Autoportrait " 1911 Gouache sur papier 44,3 x30,5 cm © Graphische Sammlung Albertina Vienne
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Egon Schiele "Autoportrait aux doigts écartés" 1911 Huile sur bois 27,5 x34 cm © Historisches Museum der Stadt Vienne |
Egon Schiele "Autoportrait aux alkékenges " 1912 Crayon, guouache , aquarelle © Graphische Sammlung Albertina Vienne
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Egon Schiele "Femme allongée aux bas verts" 1917 Gouache 29,5 x 46 cm © Coll. Part. |
Egon Schiele "Edith Schiele assise en robe rayée" 1915 Crayon et gouache sur papier © Graphische Sammlung Albertina Vienne
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Egon Schiele "La femme de l'artiste assise" 1918 Huile sur toile 139,5 x109,2 cm © Osterreichische Galerie Vienne
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L'oeuvre d'Egon Schiele se comprend par les épreuves et les événements qui ont affecté sa vie et tous les moments les plus marquants de son existence, depuis la mort de son père, tel son incarcération, sa séparation avec sa maîtresse, ou celui de son mariage sont des moments d'une émotion intense qu'il s'est appliqué à traduire au travers ses toiles. Cependant au-delà du caractère anecdotique ou autobiographique de l' œuvre, Egon Schiele est allé à la recherche de son être au travers cette expression picturale si caractérisée qui émane de toute sa production. Ses nombreux autoportraits sont le témoignage de cette quête intérieure constante chez lui.
Le Monde des Arts.
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Egon Schiele Photo de Anton Treka 1914 © Coll. Part.
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Egon Schiele par Cspr
Durée : 05:30
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Egon Schiele par ottodix
Durée : 03:15
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http://www.lemondedesarts.com/DossierSchiele.htm