Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Un an après, Taksim à nouveau matraquée
Turquie . Les opposants à Erdogan ont investi la place stanbouliote samedi, avant d’être réprimés
La dérive autoritaire du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a une nouvelle fois été illustrée ce week-end par la très dure répression des manifestations commémorant la grande contestation de juin 2013 sur la place Taksim d’Istanbul pour la défense du petit parc Gezi. Comme l’avait lui-même annoncé le leader charismatique de l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, les forces de l’ordre sont intervenues dans la soirée de samedi à Istanbul et Ankara avec force gaz lacrymogène et canons à eau contre les manifestants qui ont bravé l’interdiction aux cris de «Taksim partout, résistance partout», ou «Tous ensemble contre le fascisme».
Arrestations. A Istanbul, des cohortes impressionnantes de policiers en civil armés de matraques ont chargé dans les rues qui mènent à la place Taksim, effectuant de nombreuses arrestations et faisant quelques blessés. Selon l’Association des avocats d’Istanbul, au moins 65 personnes avaient été arrêtées en début de soirée.
«Vous ne pourrez pas occuper Taksim comme vous l’avez fait l’an dernier, parce que vous devez respecter la loi», avait averti le Premier ministre en début d’après-midi. Rien qu’à Istanbul, les autorités ont mobilisé 25 000 hommes et 50 canons à eau qui, dès les premières heures de la matinée, avaient investi le quartier. A la mi-journée, elles ont également bouclé le parc Gezi. C’est dans ce petit jardin public qui borde Taksim qu’est née la vague de contestation.
Le 31 mai 2013, au petit matin, la police avait violemment délogé du parc quelques centaines de militants écologistes. Le mouvement avait fait boule de neige pour se transformer en une révolte politique sans précédent contre le pouvoir islamo-conservateur. Environ 3,5 millions de Turcs - selon le chiffre officiel de la police - avaient défilé contre Erdogan dans toute la Turquie pendant les trois premières semaines de juin. Ces manifestations, sévèrement réprimées, avaient fait au moins huit morts et plus de 8 000 blessés.
Corruption. Depuis la révolte de l’an dernier, le chef du gouvernement s’est appliqué à étouffer dans l’œuf toute velléité de contestation. Des centaines de manifestants ont été inculpés. Il a aussi adopté une série de lois pour renforcer son emprise sur la justice et les réseaux sociaux et accroître les pouvoirs de ses fidèles services de renseignement.
Malgré un scandale de corruption qui a éclaboussé tout son régime, Erdogan a remporté haut la main les élections municipales du 30 mars et s’apprête à annoncer sa candidature à la présidentielle des 10 et 24 août. C’est pour dénoncer cette dérive vers l’autoritarisme que le collectif Taksim Solidarité avait appelé la population à descendre dans la rue samedi, comme il y a un an.
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