Emmanuel Hocquard
Pas plus que Un Privé à Babylone de Richard Brantignan n’est un vrai polar, Un Privé à Tanger n’est un roman. C’est un « mélange », c’est-à-dire une collection de textes de factures différentes mais d’inspiration commune. Mais la référence policière indique qu’il s’agit bien d’une enquête, d’une investigation, à quoi se mêlent la biographie d’E. Hocquard, le reste de son œuvre, le port franc de Tanger où l’auteur en effet a passé son enfance et son adolescence : années de formation, terrain privilégié de la mémoire.
« De Tanger à San Francisco, de New York à Leningrad, j’en ai vu de toutes les couleurs et j’ai eu affaire à pas mal de gens. Il en faut beaucoup pour m’impressionner. Mais...
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Pas plus que Un Privé à Babylone de Richard Brantignan n’est un vrai polar, Un Privé à Tanger n’est un roman. C’est un « mélange », c’est-à-dire une collection de textes de factures différentes mais d’inspiration commune. Mais la référence policière indique qu’il s’agit bien d’une enquête, d’une investigation, à quoi se mêlent la biographie d’E. Hocquard, le reste de son œuvre, le port franc de Tanger où l’auteur en effet a passé son enfance et son adolescence : années de formation, terrain privilégié de la mémoire.
« De Tanger à San Francisco, de New York à Leningrad, j’en ai vu de toutes les couleurs et j’ai eu affaire à pas mal de gens. Il en faut beaucoup pour m’impressionner. Mais la nuit dernière, quand j’ai poussé ma porte et que je les ai trouvés, installés chez moi, à boire mon whisky, mon sang n’a fait qu’un tour. A mon bureau, le sheriff R. Chandler roulait un crayon entre ses doigts ; Ch. Reznikoff, le médecin légiste, était assis très droit sur mon unique chaise ; quant à l’attorney général, L. J. Wittgenstein, il se tenait debout, une cigarette éteinte collée entre ses lèvres minces. C’est à ces trois-là que je dois, pour l’essentiel, ce que je connais du métier. Et c’est sans doute grâce à eux qu’on ne m’a pas encore retiré ma licence. L’attorney général pointa l’index dans ma direction et me lança, d’une voix coupante comme un rasoir : “Tâchez de bien vous enfoncer dans le crâne qu’une enquête ça n’a jamais été autre chose qu’un processus logique d’élucidation."
Je me réveillai, trempé de sueur. Je n’étais pas au bout de mes peines... »
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