Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
L'élégance de Fourcas-Hostens
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Laurent et Renaud Momméja ont racheté cette propriété viticole de Listrac-Médoc en 2006. Pour s'engager dans la production de vins de grande classe.
Lorsque l'on descend d'une famille aussi illustre que celle des fondateurs du groupe Hermès, fleuron du luxe à la française, la tentation est grande de se laisser porter par cet héritage et de continuer à faire fructifier ce qui a été transmis par les générations précédentes. Mais ce n'est toutefois pas la façon de penser, ni de vivre, des deux frères Laurent et Renaud Momméja. "Nous avons hérité de la réussite de nos parents et de nos grands-parents,confesse aisément Renaud Momméja, le plus jeune des deux frères. Pour autant, nous n'y sommes pas pour grand-chose. Ce succès, c'est leur histoire, pas la nôtre !" Leur propre histoire, les deux frères ont décidé de l'écrire dans le vignoble bordelais, à Listrac-Médoc, plus exactement. Le pari est osé. De nombreux investisseurs, dans leur situation, auraient privilégié les appellations les plus réputées du Médoc, comme pauillac, margaux ou saint-julien, pour ne citer qu'elles. Mais voilà, Laurent et Renaud Momméja sont tombés amoureux d'une superbe propriété au coeur même du village de Listrac-Médoc. La chartreuse du XVIIIe siècle est à cent mètres de l'église et trône au milieu d'un magnifique parc classé de 3 hectares. Quant aux vignes, le domaine en possède 47 hectares, sur deux terroirs différents : des graves pyrénéennes sur le plateau de Fourcas, et des argilo-calcaires à Listrac. D'ailleurs, les Momméja ne sont pas les premiers investisseurs à s'intéresser à ce terroir un peu délaissé. Dès 1973, le baron Edmond de Rothschild, qui avait, lui aussi, largement de quoi acheter un cru classé du Médoc, préféra venir s'intéresser à ce beau terroir et acquit le château Clarke, le voisin de Fourcas-Hosten.
En 2006, la propriété appartient à une cinquantaine d'actionnaires américains. Difficile dans ces conditions de gérer le domaine de manière satisfaisante, faute de réactivité des dirigeants. La qualité des vins s'en ressent. De bonne facture, certes, mais sans ce supplément d'âme qui en fait un grand vin. Pour insuffler cette nouvelle dynamique, les frères Momméja vont alors opérer en douceur, par petites touches successives. En arrivant en 2006 sur la propriété, leur premier acte fort sera... de ne rien faire. Ou plutôt d'observer, de comprendre, de prendre le temps d'apprendre du terroir et du lieu, d'analyser les faiblesses et les forces du château, pour mieux agir. Ils décident ainsi d'un plan d'action en trois phases. La première, qui se déroulera jusqu'en 2010, consiste à optimiser l'équipe existante. Le vignoble est converti à la lutte dite "raisonnée". Les herbicides sont bannis, les traitements contre les maladies réduits au minimum, l'effeuillage, l'éclaircissage et l'enherbement sont systématisés. Les résultats commencent à se faire sentir dans les vins. Le 2007 se tend légèrement, gagne en franchise et en soyeux. Une tendance qui se confirme avec le 2008, plus élégant, puissant, aromatique, et doté d'une plus grande amplitude. Sans parler du 2009, gâté par la nature, intense et massif, dont l'opulence est contrebalancée par une touche minérale. Le vin commence alors à faire parler son terroir.
La seconde phase consiste à améliorer les installations techniques : nouveau chai, nouveau cuvier, réfection et optimisation des bâtiments... Tout sera prêt pour le millésime 2010. C'est d'ailleurs l'un de plus aboutis à ce jour. Il allie l'élégance, l'intensité, une matière superbe et une gourmandise sans faille. Et, surtout, il est d'un rapport qualité/prix/plaisir étonnant (environ 20 eur).
La troisième et dernière phase a été impulsée avec l'arrivée d'une nouvelle directrice technique, Caroline Artaud. Elle engage, avec les frères Momméja, un travail important de restructuration du vignoble. Onze hectares sur les 47 sont arrachés, un programme de replantation est établi jusqu'en 2018, accompagné d'une conversion de ces nouvelles vignes en biologie. Il s'agit cette fois d'un travail de plus longue haleine, indispensable, mais qui ne portera pas ses fruits avant une dizaine d'années. Les Momméja sont patients. Ils savent que ce qu'ils bâtissent aujourd'hui, c'est aussi, et surtout, pour leurs enfants. " Chez Hermès, notre credo, c'est la matière et le savoir-faire. C'est exactement ce que nous avons voulu appliquer à Fourcas-Hosten ", conclut Renaud Momméja.
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