Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Une première en France... et ça se passe à Tournus !
Mercredi 25 juin, pour une première en France, le Lycée de l’Horticulture et du Paysage de Tournus a signé une convention-cadre « symbolique » avec l’Agence de l’eau et la ville de Tournus. A côté de son verger écologique, l’établissement agricole s’occupera du cours d’eau en contrebas, le "Bief du Potet", ainsi que son bassin versant.
Pour une fois, ce n’est pas l’agriculture qui est pointé du doigt comme seul et unique responsable. Au contraire, le monde agricole se veut pédagogique et exemplaire en matière d’environnement. Les urbains ont à apprendre d’eux. Le Maire de Tournus, Claude Roche le disait et reconnaissait bien volontier : « il y a un problème en ville avec l’eau du Bief. Les habitants doivent faire preuve de civisme et ne pas jeter leurs déchets dedans ». Dès lors, qui de mieux que les élèves pour « porter la bonne parole », expliquait Jean-Louis Favier, le directeur du Lycée agricole, qui peut compter sur ses équipes pédagogiques. Le contrat de rivière déjà en place et suivi par Samuel Da Silva de l’EPTB Mâcon vise à valoriser le patrimoine aquatique local, avec les élus locaux, les riverains et les usagers.
D’où cette convention tripartite, une première en France, qui associe désormais également l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse (RMC). Son directeur, Laurent Tessier en convient, « tout ce qui est fait ici à des répercussions sur la rivière Saône, et Rhône ensuite, et même après sur la mer Méditerranée ». Les trois institutions vont donc se répartir et mettre en œuvre une batterie de mesures « assez représentatives des grands enjeux ». A savoir, contrôler les micropolluants « à la toxicité aiguë », provenant des industriels, des services de la ville, des particuliers et de l’agriculture. « La ville doit montrer l’exemple (désherbant, problème de tonte…). D’ailleurs, ça ne plait pas à tout le monde. Mais quand on veut un bon environnement, il y a des contraintes. Chacun aura son effort à faire », invitait le Maire.
Du coup, le lycée travaillera avec les services des Espaces verts de Tournus. Car l’aménagement du cours d’eau à aussi son importance. C’est l’aspect « morphologique », la partie "physique" des berges et zones humides autour de la rivière. Plusieurs promotions et classes d’élèves ont d’ailleurs déjà commencé à aménager les abords (ponton, arbres et arbustes, fleurs mellifères, ruches…). « Car même une eau ultra-propre, dans du béton, n’a pas d’intérêt écologique. Il faut mettre du paysager dans la ville pour que ce soit un atout pour le public ». Enfin, dernier grand axe à surveiller, le débit du cours d’eau. L’Agence de l’eau a constaté des prélèvements d’eau au niveau du bassin versant du Bief et compte aller rendre visite aux habitants pour discuter. En effet, la « rareté de l’eau » a des conséquences. « L’eutrophisation (étouffement, NDLR) du Bief guette, ce qui entraine une dégradation de la biodiversité, des milieux aquatiques et de leur résilience », soit sa capacité à encaisser des chocs et à se rétablir.
L’implication de tous est désormais en marche. Les habitants de Tournus vont donc avoir l’occasion d’agir pour continuer de profiter d’un cadre privilégié, au bord de la Saône et ses affluents, aussi minimes soient-ils. Il n’y a pas de petits efforts même s’il existe des petits cours d’eau…
Cédric Michelin
L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire