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Catégories : CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE, La presse

Quatre repreneurs pour Nice-Matin

 

Le journal <i>Nice-Mati</i><i>n</i> a été placé fin mai en redressement judiciaire.

Le journal Nice-Matin a été placé fin mai en redressement judiciaire. Crédits photo : ERIC ESTRADE/AFP

Le groupe Rossel et Paris-Normandie sont notamment en lice.

Les prochains jours s'annoncent explosifs à Nice-Matin. Les salariés du quotidien détenu par le Groupe Hersant Média (GHM) seront informés lundi des conditions de reprise de leur journal, placé fin mai en redressement judiciaire. Après l'échec du plan de reprise du fonds d'investissement suisse GXP Capital, quatre repreneurs ont jusqu'au 28 juillet pour déposer leurs offres auprès de l'administrateur judiciaire.

La première a été déposée par le groupe belge Rossel, éditeur de La Voix du Nord en France, associé au groupe monégasque Marzocco et à l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa, lui-même accompagné par Étienne Mougeotte, ex-patron des rédactions du Figaro et ancien vice-président du groupe TF1, et Charles Villeneuve, aussi ex-TF1. Les hommes de presse Georges Ghosn, ancien propriétaire de La Tribune et de France-Soir, et Michel Moulin, créateur de Paru Vendu (GHM) et éditeur du 10 Sport, ont également déposé des offres. Enfin, l'éditeur de Paris Normandie, repris en 2012 par Xavier Ellie et Denis Huertas, a obtenu de l'administrateur un délai supplémentaire de quinze jours pour déposer aussi une offre.

Au moins 300 départs

La principale question qui taraude les salariés est celle de l'ampleur du plan social que le futur repreneur mettra en place. Les 1100 salariés du quotidien - 230 journalistes, 200 salariés de l'imprimerie et 160 aux fonctions supports auxquels s'ajoutent près de 350 personnes travaillant à la société de portage et plus de 150 à la régie - s'attendent au pire. Le plan social qu'ils avaient signé en février dans la perspective d'une reprise par GXP prévoyait un peu moins de 150 départs volontaires, soit moins de 15 % des effectifs. Les offres des nouveaux repreneurs devraient être beaucoup moins clémentes. La situation financière de Nice-Matin, qui est très endetté et a perdu 6 millions d'euros l'an dernier pour un chiffre d'affaires de 90 millions, ne s'étant pas arrangée ces derniers mois.

Selon plusieurs sources, les offres de reprise sur lesquelles le tribunal de commerce devra se prononcer à la rentrée, après avoir décidé de prolonger la poursuite d'activité, prévoiraient au moins 300 départs. Des rumeurs en évoquent même de 350 à 400. Des schémas draconiens qui s'expliqueraient par une évolution du périmètre d'activité de Nice-Matin, qui pourrait céder son imprimerie et se séparer de sa filiale Publinice Services, en charge de la distribution et du portage du quotidien niçois et de Var-Matin, qui appartient aussi au groupe. L'idée serait de concentrer tous les efforts sur le quotidien, en cédant ce qui n'est pas le cœur de métier. Le quotidien Corse-Matin, codétenu à parité par les groupes Nice-Matin et La Provence, n'est pas concerné par la procédure judiciaire en cours.

L'offre Rossel-Marzocco-Safa pourrait tenir la corde. Iskandar Safa, Étienne Mougeotte et Charles Villeneuve avaient déjà fait une offre sur Nice-Matin fin 2012. De leur côté, les éditeurs de Paris Normandie, qu'ils ont réussi à redresser, promettent de faire une «offre non conventionnelle en accord avec le personnel».

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