Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
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La ville de Béziers va faire une offre de reprise pour la librairie Clareton
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Le conseil municipal a voté pour la présentation d’une offre de reprise du commerce, par le maire Robert Ménard, élu avec le soutien du Front National. La mairie pourrait ainsi entrer à son capital. Certains redoutent une perte d’indépendance de la librairie placée en redressement judiciaire.
Robert Ménard, élu maire de Béziers aux dernières municipales avec le soutien du Front National, pourra présenter une offre de reprise de la librairie Clareton, en proie à de grandes difficultés financières. Le conseil municipal a voté à l’unanimité (avec une abstention) le 22 juillet la constitution d'une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) au sein de laquelle la mairie rentre à 20% du capital. Un taux qui représente environ 60 000 euros sur les 300 000 euros de capital total. La loi prévoit que les collectivités territoriales peuvent détenir jusqu’à 50% du capital d’une SCIC.
La mairie proposera un pré-projet de reprise devant le tribunal de commerce le 30 juillet, avant de présenter une offre de reprise définitive, vraisemblablement en septembre. Le maire a annoncé qu’il était en discussion avec des mécènes sur le projet et que beaucoup de Biterrois étaient prêts à participer financièrement.
Hélène Rouanet, directrice de la librairie Clareton, veut croire au projet : "Si derrière le montage de la coopérative, il y a un business plan encadré par une équipe et un cadre dirigeant, cela peut donner à la librairie un second souffle. L’intention de la Ville est louable."
Conseil municipal extraordinaire
Avant ce vote, la question du sauvetage de la librairie avait été abordée avec beaucoup de détermination par Robert Ménard. Un conseil municipal extraordinaire avait même été convoqué le 10 juillet.
"Clareton existe depuis 1885. Tout le monde connaît cette librairie, c’est une institution, l’ADN de la ville, sa mémoire, a affirmé Robert Ménard à Livres Hebdo. Je suis maire, elle ne fermera pas". Quitte à choisir une méthode inhabituelle. "C’est peut-être une démarche étonnante pour une mairie. Mais regardez les maires qui interviennent pour sauver le dernier bistrot du quartier. Et puis le nombre de mairies qui auraient exprimé leurs regrets mais n’auraient pas levé le petit doigt…"
Comme pour anticiper les critiques, il précise : "La ville n’a pas vocation à diriger une librairie. On va s’associer avec la Librairie des Sources." Thierry Poitou, le co-directeur de cette librairie de Béziers avait proposé au maire, lors d’une rencontre, le 22 juillet avant le conseil municipal, d’associer les deux projets.
"On ne veut pas être la caution professionnelle du projet de la mairie"
Mais visiblement, le maire et le gérant ne sont pas sur la même longueur d’onde. Même si Robert Ménard a souligné que cette nouvelle librairie serait indépendante, sa volonté d’entrer à son capital inquiète le gérant. "On ne veut pas de ce montage-là. On ne veut pas être la caution professionnelle du projet de la mairie. Mon idée, c’est de faire une librairie indépendante avec le soutien de la mairie et pas une librairie municipale avec le soutien d’un libraire. Je défends une librairie indépendante et pas une mairie qui pouvait avoir un avis sur le recrutement et le choix éditorial" explique Thierry Poitou.
"J’ai été président de Reporters sans frontières pendant 23 ans, je me suis battu pour la liberté d’expression !", a répondu Robert Ménard sur le sujet à Livres Hebdo.
Autre point de discorde, la méthode. "La mairie a tendance à chercher des sponsors, des mécènes. Il faudrait d’abord trouver une structure et savoir combien cela va coûter", estime Thierry Poitou.
De son côté, le gérant a déjà contacté les structures qui soutiennent la librairie, comme la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) de Languedoc Roussillon, qui l’a assuré de son soutien dans une lettre. Mais les décideurs étant en vacances, rien de concret n’a pu encore être décidé.