Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Sayed Kashua : "Cela fait 25 ans que j’écris en hébreu, et rien n’a changé"
Par Souen Léger, avec The Guardian , le 04.08.2014 à 17h15 (mis à jour le 04.08.2014 à 18h00) Conflit israélo-palestinien
Sayed Kashua : "Cela fait 25 ans que j’écris en hébreu, et rien n’a changé"
L'écrivain Sayed Kashua est né en 1975 dans un village de Galilée. Il écrit en hébreu. - CAPTURE D'ÉCRAN YOUTUBE
L’écrivain israélien arabe Sayed Kashua vient de quitter Jérusalem-Ouest pour vivre aux Etats-Unis avec sa famille. Après avoir longtemps cru à une résolution du conflit israélo-palestinien, il dit avoir abandonné son rêve.
Je voulais raconter une histoire aux Israéliens, l’histoire palestinienneSayed Kashua
"Je voulais raconter, en hébreu, l’histoire de mon père qui est resté en prison de longues années, sans procès, pour ses convictions politiques. Je voulais raconter une histoire aux Israéliens, l’histoire palestinienne. C’est certain, quand ils liront ils comprendront, quand ils liront ils changeront, tout ce que j’ai à faire c’est écrire et l’Occupation prendra fin", espère-t-il alors. "Grâce à mes histoires, un jour, nous deviendrons des citoyens à part entière, presque comme les Juifs", se répète l’écrivain.
Quand la jeunesse juive a défilé dans la ville en criant "Mort aux Arabes" […] j’ai compris que j’avais perdu ma petite guerreSayed Kashua
Pour répondre aux larmes de sa fille de 14 ans, qui s’offusque de ce départ, l’auteur a répété les paroles que son père lui avait dites 25 ans plus tôt : "Rappelle-toi, quoi que tu fasses dans la vie, que pour eux tu seras toujours, absolument toujours, une arabe. Tu comprends ?".
Depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, qui a commencé le 8 juillet, les réactions de personnalités se multiplient, mais les auteurs sont restés plutôt discrets. Parmi ceux qui se sont exprimés, citons l’écrivain juif Norman Finkelstein, qui a été arrêté le 29 juillet lors d’une manifestation pro-Palestine à New-York, ou encore l’auteur juif Amos Oz qui a jugé l’opération israélienne "justifiée, mais excessive".