Les dirigeants seront jugés par un tribunal Russel, sur le modèle de ce qui a été créé en 1967 par le philosophe anglais, Bertrand Russell, et l’écrivain français Jean-Paul Sartre, pour juger les crimes de guerre commis à travers le monde. A la veille du procès, Albert Gardin, leader du mouvement le Gouvernement de la Vénétie a expliqué dans une interview à La Voix de la Russie pourquoi les Vénitiens ont décidé d’organiser un tel événement :

« L’initiative du procès vient du Gouvernement de la Vénétie, qui a pour but d’obtenir l’indépendance de Venise. De ce point de vue, notre position n’est pas très différente de celle de Donetsk et de Lougansk. Nous sommes solidaires de ces régions et approuvons leur choix. Nous ne le considérons pas comme une fantaisie ou un caprice politique, mais comme le choix démocratique d’une population qui doit, de notre point de vue, être envisagé avec respect. Néanmoins, l’Europe est à la recherche d’une confrontation brutale, qui s’exprime à présent dans les opérations militaires dans le Donbass. Nous avons décidé de recourir à un « Tribunal Russell » car nous sommes actuellement les spectateurs d’un grand mensonge international autour de ce qui se passe à Donetsk et à Lougansk. Les miliciens sont présentés comme des rebelles qui s’opposent au gouvernement de Kiev, et non comme les habitants de territoires ayant leur histoire et leur dignité politique. »

La Voix de la Russie : A la veille du procès vous avez entamé une grève de la faim pour exprimer votre refus de la politique de Kiev contre Donetsk et Lougansk. Pensez-vous que cela permettra d’attirer plus d’attention sur le « Tribunal Russell » du côté de la presse italienne qui n’a pour l’instant pas montré beaucoup d’intérêt pour cette initiative ?

Albert Gardin : Cela ne fait que confirmer la position des hommes politiques et des médias italiens face à la crise ukrainienne. J’ai décidé de commencer une grève de la faim pour lutter contre ce silence honteux. J’ai ainsi voulu manifester ma volonté de peser sur la situation actuelle, et sur le fait que de nombreux médias déforment la réalité. Par cette grève de la faim, je souhaite conférer un caractère plus dramatique à ce qui ce passe.

La Voix de la Russie : On dit qu’en préparant le procès vous avez rencontré des problèmes logistiques. Est-ce le cas ? La date du procès risque-t-elle d’être repoussée ?

Albert Gardin : En effet, le problème se pose. A l’heure actuelle nous sommes en attente, car nous avons fait une demande sur le lieu du procès avec différentes propositions. Or il se trouve que nombreux sont ceux qui ne veulent pas faire de tort à l’Italie qui préside actuellement le Conseil européen. C’est pourquoi nous n’avons pas reçu de réponse pour le moment. Si nous réussissons à régler une partie au moins de nos problèmes quant à la préparation du procès, nous serons prêts à organiser notre événement sur l’une des places de Venise le 23 août. Le cas échéant, nous devrions le reporter.

La Voix de la Russie : Avez-vous réussi à réunir 50 jurés indépendants ? Qui sont ces gens ?

Albert Gardin : Pour le moment, nous continuons à sélectionner les candidats. Un « Tribunal Russell » est un tribunal indépendant, composé de personnes ayant des opinions politiques différentes, mais partageant un sens aigu de la justice et n’étant pas indifférentes face à ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine.

La Voix de la Russie : Comme chacun sait, le verdict d’un « Tribunal Russell » n’a aucune valeur juridique. Quel est donc le sens de tout cela ?

Albert Gardina : Le but du « Tribunal Russell » est de donner au public une réponse honnête sur ce qui se passe ces jours-ci à Donetsk et à Lougansk, où se déroule actuellement un véritable nettoyage ethnique. En effet, les décisions du « Tribunal Russell » n’ont aucune force exécutoire, cependant, étant donné le silence qui entoure les événements dans le Donbass, il pourrait être une étincelle dans l’obscurité. C’est pourquoi nous sommes persuadés de la nécessité de son organisation et de son autorité. Nous prévoyons également le lancement d’une pétition devant les tribunaux internationaux qui sont contrôlés par les pays occidentaux. Nous voulons leur demander d’intervenir pour arrêter les « personnages » qui financent, encouragent et incitent l’Occident dans cette guerre et cette confrontation avec la Russie./N
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