Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Catégories : CEUX QUE J'AIME, Daho Etienne
Etienne Daho (2), fin de party éthylique et charnelle
Entre la discrète sortie de Mythomane, sur lequel Virgin n'a pas exactement joué toutes ses billes, et le moment où Etienne Daho, tel un Rastignac fredonnant, s'émancipe d'une scène rennaise devenue vaporeuse et fonce enfin sur la capitale avec l'idée de s'y installer, plus de deux ans se sont écoulés. Le printemps 1984 est radieux. Le flou chantant du premier album se redessine en marinier Pierre et Gilles. Sa perruche est verte et sa moue perlée. Tout le monde en bagnole et Week-end à Rome. Le bel ami Etienne
Le bel ami Etienne a le vent dans le dos. Il est de toutes les fêtes. En attendant d'avoir Paris à ses pieds, il fait osciller un ou deux arrondissements sur la sensuelle hypnose du Grand Sommeil. Son premier tube inoxydable. Exhibant ses nippes synthétiques d'époque mais balançant pour longtemps son pacte suicidaire en douce, j'aimerais que cette nuit dure toute la vie… — notez qu'il n'est pas question de mort, mais de nuit éternelle. Ainsi toutes les jouvencelles qui se pâmeront à l'avenir sur ces murmures et bip-bip voient leur croyance préservée. Tout ce qui se passe au dehors m'indiffère… Hum, ça peut changer. Des chansons d'introspection célibataire ou d'impressionnisme breton deviennent les plus urbaines des ambassadrices. Musicalement, le team Daho est au point : Franck Darcel relayant Jacno à la production, Arnold Turboust le marquis des claviers, Xavier « Tox » Géronimi… L'album est nocturne et scintille comme la Grande Roue. Les ballades s'incrustent avec insistance, accréditant l'hypothèse du french crooner new wave. Promesses illumine la une avec ses (s)ombres chinoises. Au bout de la deux, Saint-Lunaire, dimanche matin, emporte la mise. Fin de party éthylique et charnelle. Quand y'a plus rien à boire, on peut encore chanter. Dans l'étoffe feutrée des confidences, Etienne Daho, tour à tour futile et maniaco-dépressif, ou les deux ensemble, se taille un style. On l'observe alors, be-bop pieds nus sous la lune, mi-épaté, mi-incrédule.
à suivre
Etienne Daho Saint-Lunaire, dimanche matin (1984)