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Ce week-end,j'ai regardé avec émotion:« La Clinique du docteur Blanche »

 

LE MONDE TELEVISION | 12.09.2014 à 12h22 • Mis à jour le 12.09.2014 à 18h23 | Par Véronique Cauhapé

 

Paris, 1850. Emile Blanche (Stanley Weber) finit son internat à l’hôpital public de la Salpêtrière, sous l’autorité du professeur Leuret (Lionnel Astier), un aliéniste qui pratique sur ses patients des méthodes brutales, à l’opposé de celles que tente d’appliquer le père d’Emile, Esprit Blanche (Philippe Laudenbach), dans sa maison de santé de Passy. Cet établissement d’un genre nouveau accueille dans ses salons cossus et son grand parc des artistes hantés par le spleen (Charles Gounod, Théo van Gogh, Guy de Maupassant, Gérard de Nerval), aristocrates et grands bourgeois que la folie guette. 

Le psychiatre Emile Blanche (Stanley Weber) tente de soigner Saturnin (Serge Riaboukine), un patient souffrant d'aphasie.Le psychiatre Emile Blanche (Stanley Weber) tente de soigner Saturnin (Serge Riaboukine), un patient souffrant d'aphasie. | Hassen Brahiti

Deux univers – le public et le privé –, deux conceptions du traitement des pathologies mentales (enfermement, violence et chahut d’un côté ; ouverture, compassion et calme de l’autre) s’affrontent donc en ce milieu du XIXe siècle, quelques années avant les découvertes de Breuer et de Charcot qui aideront Freud à établir les fondements de la psychanalyse. 

Deux univers – le public et le privé –, deux conceptions du traitement des pathologies mentales (enfermement, violence et chahut d’un côté ; ouverture, compassion et calme de l’autre) s’affrontent donc en ce milieu du XIXe siècle, quelques années avant les découvertes de Breuer et de Charcot qui aideront Freud à établir les fondements de la psychanalyse. 

PATIENCE, DOUCEUR, PAROLES…

Soucieux de traiter les patients avec humanité et de montrer l’efficacité de cette approche, Emile choisit de lancer un défi à son professeur : sortir de l’institution publique Saturnin (Serge Riaboukine), un patient souffrant d’aphasie, pour le soigner dans la clinique familiale. 

Patience, douceur, paroles n’aboutissent à rien. Saturnin résiste à toutes les thérapies, paraît à jamais privé des mots, et donc, selon Emile, de la guérison. Jusqu’au moment où un autre patient à l’âme blessée, Gérard de Nerval (Bruno Lochet), se prenant d’affection pour Saturnin, lui fait découvrir la poésie, ses propres mots et leur musique singulière. 

 

Serge Riaboukine, Grégoire Le Prince-Ringuet et Stanley Weber.Serge Riaboukine, Grégoire Le Prince-Ringuet et Stanley Weber. | Hassen Brahiti / Hassen BRAHITI, Hassen BRAHITI,

 

A l’image d’une discipline encore tâtonnante, La Clinique du docteur Blanche ne tranche pas, ne défend rien et n’essaie à aucun moment de démontrer quoi que ce soit. Au contraire, le téléfilm, réalisé par Sarah Lévy (coauteur aussi, avec Daniel Tonachella, du scénario) et produit par Nicolas Traube (Pampa Production), télescope histoire et actualité récente, discours et scènes de folie (balancées comme des coups de poing), violence et burlesque. La forme épouse le rythme chaotique du sujet traité. Tandis que les personnages – tous servis par de remarquables comédiens – créent l’unité, réconciliant tous ces contraires grâce à cette part d’ombre universelle qui les habite. 

 

 

Sarah Lévy (France, 2013, 95 min). Avec Stanley Weber, Serge Riaboukine, Lionnel Astier, Bruno Lochet…

 

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