Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Truffaut à télé, au ciné, en DVD : qu'y a-t-il au programme ?
Cinéma | Les “Quatre Cents Coups”, ou “Jules et Jim” ? Sur grand écran ou en DVD ? Ce mois de célébration est l'occasion de se plonger dans la filmographie truffaldienne. Nos conseils.
François Truffaut est donc célébré. A la Cinémathèque Française, à partir du 8 octobre, qui lui consacre une grande exposition. Sur Télérama.fr, également, qui lui consacre un mois d'hommage, via une question quotidienne. Mais où voir ses films ? Réponses ici.
Sur grand écran
On ne le dira jamais assez – et on le comprendra en lisant plus bas ce qu'il y a savoir du coffret DVD – mais c'est en salles que ça se joue. Revoir Truffaut dans le noir, avec truffaldiens à ses côtés, revoir Truffaut en couple (La Peau Douce, ce n'est pas forcément la meilleure idée), en « trouple » (Jules et Jim, bien sûr) etc. C'est d'abord possible à la Cinémathèque française, qui propose une intégrale, et plus encore : les vingt-et-un films plus les courts-métrages (Les Mistons et le sketch Antoine et Colette, programmé avant Baisers volés, ce qui est parfait en termes de chronologie doinélienne). Chaque séance est triplée, ce qui laisse la posssibilité de s'organiser.
Mais aussi les films auxquels Truffaut a participé de près ou de loin : une séance de courts-métrages qu'il a écrits ou interprétés, des films qu'il a coproduits (de L'Enfance nue, de Pialat, à Ce gamin-là, de Renaud Victor, fait en collaboration avec Fernand Deligny – pour ceux qui pensent que Truffaut s'intéressait un peu aux enfants...). Des docs, notamment François Truffaut : portraits volés, de Serge Toubiana et Michel Pascal, difficilement visible depuis sa sortie il y a vingt ans. Et aussi un florilège d'œuvres d'héritiers présumés, putatifs, réunies par notre confrère des Inrocks Jean-Marc Lalanne, les légataires les plus évidents étant sans doute Noémie Lvovsky, Christophe Honoré, Cédric Kahn, mais ça se discute. L'orgie continue au MK2 Bibliothèque – tant pis pour les Parisiens de l'Ouest – avec la ressortie du Dernier métro (copie restaurée en 4K) le 15 octobre, dont on espère qu'il sera aussi visible en province, puis avec une rétro intégrale en matinée à partir du 22 octobre.
Chez soi
L'option de luxe, c'est le coffret que publie TF1 vidéo : l'intégrale Truffaut, soit, on le rappelle, vingt-et-un longs métrages, pour 99 euros. Quoique... Même si l'on est heureux de pouvoir faire le tour complet d'un cinéaste – comme on peut le faire de Pialat ou Rohmer – des problèmes de droit rendent ce coffret très hétérogène. Un peu d'histoire : au début des années 2000, Madeleine Morgenstern, la veuve de François Truffaut, accordait les droits d'exploitation du catalogue des Films du Carosse à MK2, la société de Marin Karmitz. Soit douze films que MK2 sortait en DVD, alors que le support venait de naître, croissait et proliférait encore, dans de belles éditions critiques (bonus à gogo) supervisées par Serge Toubiana. Les autres films, fruits de coproduction avec des majors américaines, sont sortis de façon éparse, dans des éditions désormais datées : c'est le cas des films Artistes Associés, comme L'Homme qui aimait les femmes, qui n'est pas encodé en 16/9 (on voit le film dans un petit rectangle sur son écran télé).
Le coffret est donc un patchwork qui réunit :
1/ les DVD MGM/UA franchement obsolètes,
2/ un catalogue MK2 que l'on transfère peu à peu en HD et Blu-ray, et qui accuse aussi, du moins partiellement, son âge,
3/ des masters plus récents, comme celui de La Nuit américaine, restauré par la Warner,
4/ un inédit DVD : Une Belle Fille comme moi, disponible ici dans son pressage allemand, avec menu en allemand et des instructions précises pour enlever les sous-titres en gothique. Etrange, non ? « On a négocié avec la Columbia pour avoir un DVD français, explique Pierre Olivier, chargé du projet chez TF1 vidéo, mais on a vu que ça prendrait trop de temps, qu'on raterait l'événement de l'automne 2014. Et tous les titres du catalogue MK2 auront peu à peu leur version blu-ray... » Le coffret n'est pas parfait, mais il a le mérite d'exister. Et les puristes rachèteront sans doute, dans la mesure de leurs moyens, les éditions ultérieures - a fortiori si les représentants des studios se mettent un peu au boulot. Choix cornélien, d'ici là.
Paradoxe ultime : certaines diffusions télé proposeront sans doute des masters supérieurs à ceux des DVD. C'est le cas de... L'Homme qui aimait les femmes le 20 octobre, en troisième partie de soirée (quand même) sur France 2. Arte offre un hommage plus tardif, du 27 octobre au 7 novembre, avec trois longs métrages en première partie de soirée (La Peau douce, le 27 octobre, Le Dernier métro le 2 novembre, Les Quatre Cents Coups le 3 novembre), un doc inédit (Truffaut l'insoumis, d'Alexandre Moix, etc.)
P-S. : Pour l'instant, il n'y a pas de Truffaut sur Netflix...
Du 1er au 31 octobre, Télérama.fr se pose chaque jour une question sur l'homme de la Nouvelle Vague, le père de L'Enfant sauvage, le lecteur assidu, le critique intransigeant, le cinéaste qui aimait les femmes… Retrouvez tohttp://www.telerama.fr/cinema/truffaut-qu-y-a-t-il-au-programme,117524.phpus nos articles ici.