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Catégories : CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE, L'art

Des prix qui parient sur l’avenir

 

Eric LORET 22 octobre 2014 à 19:16

Mélanie Matranga.Mélanie Matranga. (Photo Fondation Ricard)

EXPO

Tandis que les nommés au prix Duchamp sont présentés à la Fiac, ceux du Ricard font l’objet d’une expo collective au sein de la fondation du groupe.

Deux prix se remettent traditionnellement lors de la Fiac. Le prix Marcel-Duchamp et le prix de la Fondation Ricard, qui récompensent des artistes travaillant en France. Le lauréat Duchamp est exposé ensuite au centre Pompidou et le lauréat Ricard entre dans la collection de la Fondation. Si la foire est la vitrine du présent (du marché de l’art), ces deux prix en sont supposément l’avenir, le laboratoire de ce qui se cherche à la sortie des écoles d’art et à l’entrée des galeries.

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Les œuvres des nommés du prix Duchamp (créé en 2000 et qui se décrit comme un «prix de collectionneurs») sont exposées dans l’enceinte de la Fiac - après un été passé à Rouen. Cette année, le choix est masculo-masculin avec Théo Mercier, Julien Prévieux, Florian et Michaël Quistrebert, Evariste Richer, tous déjà assez repérés et nés entre 1969 et 1985.

 
 

Réseau veineux. De son côté, le prix Ricard, fondé en 1999, joue la parité avec trois filles et trois garçons, en moyenne plus jeunes : Marie Angeletti, Camille Blatrix, Jean-Alain Corre, Audrey Cottin, Hendrik Hegray et Mélanie Matranga, nés entre 1981 et 1985. Leurs œuvres, sous forme d’exposition de groupe organisée par le collectif castillo/corrales, sont visibles à la Fondation Ricard. Nouveauté pour le cru 2014 : ces nommés sont des inconnus, et deux d’entre eux n’ont pas de galerie. Le jury de 140 «critiques d’art et de collectionneurs (amis du centre Pompidou, du Palais de Tokyo, du Jeu de Paume…)» ne pourra donc presque se fier qu’à son «goût» pour voter.

L’exposition Ricard, intitulée «Les humeurs, les valeurs, l’attention», est homogène et de joyeuse qualité. Mélanie Matranga crée le lien en faisant courir des fils électriques sous la moquette des différents espaces, tel un réseau veineux qui prend consistance dans une cloche en papier géante d’où pendent des enceintes. On pourrait imaginer que la première partie du parcours s’occupe des vanités, du fun, si l’on ajoute à ces haut-parleurs les vidéos de Marie Angeletti, l’une montrant un comédien de rue déguisé en joker, pris dans un jeu pervers avec une caméra voyeuse qui le transforme en modèle pour pub de fringues ; la seconde mêlant images de chevaux, de vernissages et (on ne rit pas) du week-end normand que castillo/corrales a organisé entre tous les nommés pour accoucher de la «proposition» que constitue cette expo. Le montage est fumant, hypnotisant, brillant.

Marchandisation. Notons que le week-end en question a aussi produit un texte très drôle dans le catalogue (gratuit) où les jeunes artistes évoquent le spectre de la marchandisation qui les attend. A la charnière des espaces de la Fondation, un interphone-surprise et un porte-lettres de Camille Blatrix, façonnés par ses soins dans de l’aluminium, du bois et du verre, drôle et émouvant (appuyez sur le bouton). Passé cette porte virtuelle, le son et image de Hendrik Hegray, venu de l’univers du fanzine et de la musique expérimentale, reste sur la rétine comme un dangereux souvenir limousin (mettez le casque audio).

Eric LORET

L’époque, les humeurs, les valeurs, l’attention Fondation Ricard, 12, rue Boissy d’Anglas, 75008. Jusqu’au 31 octobre. Entrée libre. Rens. : www.fondation-entreprise-ricard.com

 

http://next.liberation.fr/arts/2014/10/22/des-prix-qui-parient-sur-l-avenir_1127396

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