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Le Printemps de Sandro Botticelli

Le Printemps par Botticelli (1478) - next picture

Titre de l’œuvre : Le Printemps

  • Nature : détrempe sur bois (203x314cm)
  • Auteur : Botticelli (Sandro FILIPEPI, dit) peintre italien (Florence, 1445-1510). Il est l’auteur d’un grand nombre de madones, de tableaux d’inspiration religieuse ou mythologique.
  • Date : 1478
  • Lieu de conservation : musée des Offices, Florence, Italie
  • Le style : Renaissance (XVe siècle)
  • Le commanditaire : Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, dont le précepteur fut Antonio Vespucci, voisin de Botticelli, le second cousin de Laurent le Magnifique ; ce dernier commande le tableau au peintre comme un cadeau de mariage pour son cousin.

2. Décrire l’œuvre :

  • Les dimensions : 203x314cm
  • La technique utilisée : détrempe sur bois Le tableau est constitué de deux plans :
  • le premier avec les personnages en clair
  • le fond qui semble être là pour mettre les personnages en valeur. Le décor du Printemps est une prairie semi-circulaire où abondent les herbes et les fleurs peintes sur fond sombre. Debout devant le myrte (arbre consacré à Vénus) qui se dresse au milieu de la haie se trouve Vénus, sous une voûte de branches d’orangers. Les fleurs et les oranges indiquent que nous sommes au Printemps (au mois de mai), le mois printanier par excellence. Les orangers se dressent sur un pré et sont très serrés. Neuf personnages occupent l’ensemble du tableau : Vénus, la déesse de l’Amour et du mariage. Elle est cambrée ce qui lui donne un ventre proéminent. Elle porte une ample robe blanche. Un serre-tête est posé sur son voile transparent (coiffure des femmes mariées de qualité au XVe siècle). Elle lève la main droite vers les trois Grâces pour attirer l’attention sur ce que fait son fils Cupidon : enfant blond aux ailes blanches, les yeux bandés d’un tissu blanc. Son carquois rouge flotte derrière lui. Il tire une flèche enflammée sur la première Grâce de gauche. Flora, la divinité des fleurs et du Printemps, assimilée à la nymphe Chloris (que Zéphyr épousa en lui accordant tous les pouvoirs de la floraison printanière). Zéphyr, personnification divine du printemps, apporte la fraîcheur et la pluie bienfaisante. Jeune homme ailé, il glisse doucement dans l’espace et annonce l’humide printemps. Il s’unit à Chloris, déesse de la végétation nouvelle, de qui s’échappent les feuilles qui engendrent Flora. Les trois Grâces, filles de Zeus (Euphrosyne, Aglaé et Thalie, muse d’origine champêtre), président à la conversation et aux travaux de l’esprit. Enfin Mercure, le messager des dieux, semble ici le gardien du jardin en arrêtant de son caducée les nuages venant de gauche. Toutes les figures féminines semblent enceintes, portant le fruit du renouveau printanier… Les personnages de Botticelli ont tous une silhouette longiligne (il y a plus de 8 fois la longueur de la tête dans le corps, contre 7,5 en général). Cela donne une impression de féminine fragile. Il n’y a aucun jeu d’ombres. Les figures des femmes ont toutes le même type : ovale long, nez droit, une bouche sinueuse et légèrement charnue, des yeux en amande. Leurs expressions semblent calmes et paisibles. Les hommes sont relégués aux extrémités du tableau. La lumière vient de la gauche. Le rendu des mousselines transparentes des trois Grâces est principalement traité par des ondulations plus claires. Pour les couleurs, on peut distinguer trois endroits où le rouge apparait sur les divinités (Mercure, Vénus, Cupidon) sur ton froid comme le vert et le bleu pour mettre en valeur l’importance de ces trois personnages ainsi que le personnage de Flora en printemps. Le bleu de Zéphyr souligne le côté droit du tableau.

3. Interpréter l’œuvre :

C’est le jardin de Vénus, assimilé dans l’imagination de Botticelli au jardin des Hespérides (là où poussent les fruits dédiés à Vénus) qui donnait son titre au tableau aux inventaires des 17e et 18e siècles. La mythologie situe le jardin des Hespérides à l’Occident. À l’époque hellénique, les fruits d’or furent identifiés à des agrumes. Le personnage central est Vénus auréolée, comme les madones (art gothique) et la Vierge Marie, par la nature elle-même, telle un temple (« La Nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles », « Correspondances », Les Fleurs du mal, Baudelaire, 1857). Son attitude cambrée, jugée fort belle et seyante pour une femme du XVe siècle, symbolise donc la Femme et l’Amour, donnant naissance à un renouveau (Renaissance italienne = mouvement de rénovation culturelle et artistique qui prit sa source en Italie au XVe siècle et remit à l’honneur la culture antique). En conclusion, ce tableau est une allégorie du printemps dans laquelle les femmes sont des mères en devenir. Cadeau de mariage, il est le souhait d’une union d’Amour entre Lorenzo de Médicis et Sémiramis Appriani, union prometteuse et fertile.

http://www.clg-daudet-ales.ac-montpellier.fr/spip.php?article279

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