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Catégories : A lire, CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE

Lux Perpetua

Un roman de Wilhelm Hausenstein

Lux Perpetua

par Marcel Brion, novembre 1955

Diplomate, historien de l’art, essayiste, romancier, M. Wilhelm Hausenstein appartient à cette catégorie d’esprits auxquels la multiplicité des dons et la variété des activités confèrent une évidente supériorité. Cette multiplicité même, lorsqu’elle parvient à l’unité profonde, comme c’est le cas dans la personnalité et dans l’œuvre de M. Hausenstein, apparaît comme le moyen par excellence d’embrasser un domaine de connaissances fort étendu, tout en rassemblant autour du point central de l’être, autour de la pensée essentielle qui est l’axe de l’œuvre, les mouvements en apparence seulement divergents d’une intelligence attentive à toutes les formes de la création artistique et littéraire. Seuls ceux qui croient encore à la vertu magique de la spécialisation, s’étonneront de cette aspiration à l’universalité, pour autant qu’elle puisse être souhaitée, sinon atteinte ; il n’est pas superflu d’avoir une formation d’esthéticien et d’être capable d’écrire sur Klee aussi bien que sur Giotto, pour comprendre et aimer la poésie, et je rappelle à cette occasion que M. Hausenstein a publié d’excellentes traductions de nos poètes français, de Baudelaire et de Rimbaud, en particulier, accompagnées de substantielles études sur le lyrisme du dix-neuvième siècle.

L’auteur de l’Esprit du Baroque n’est pas de ceux qui abordent l’analyse des œuvres d’art avec un dogmatisme préconçu et sous l’angle seulement de l’intelligence. Sa sensibilité à l’égard de la peinture et la manière dont celle-ci le touche, au sens propre du mot, se manifeste dans un livre très curieux, intitulé Rencontre avec les tableaux. et qui constitue, pour qui sait bien la lire, une sorte d’autobiographie. Il y est question de l’œuvre d’art en soi, naturellement, et la valeur objective des commentaires, la discussion « scientifique » de telle ou telle peinture, relève des meilleures méthodes de l’histoire de l’art : l’auteur n’intervient pas indiscrètement, pour imposer au lecteur des points de vue exagérément subjectifs. Mais, et c’est en ceci que (...)

http://www.monde-diplomatique.fr/1955/11/BRION/21597

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