Où l’on découvre une interprétation trop personnelle d’un sujet biblique.
|
Ottavio Leoni, portrait du Caravage, 1621, Bibliothèque Marucelliana, Florence Voir en grand
|
Début du XVIIe siècle, Rome. Le cardinal Contarelli commande pour sa chapelle privée une série de trois tableaux religieux. Pour cela, il décide de s’adresser au Caravage : le peintre est alors à l’apogée de sa carrière. Reconnu pour sa maîtrise du clair-obscur, il bouleverse la peinture et offre une interprétation des thèmes classiques très personnelle... trop personnelle ?
Caravage présente une première version pour l’un des tableaux. Il représente Saint Matthieu inspiré par un ange alors qu’il rédige son évangile. Mais l’œuvre déplaît au commanditaire, qui la juge "troppo naturale" : trop naturelle, trop humaine !
|
|
|
|
Michelangelo Merisi dit Le Caravage, Saint Matthieu et l’Ange, 1599, première version, tableau détruit en 1945 (Berlin)
Voir en grand
|
Le saint y a les pieds poussiéreux, les coudes et genoux nus, les jambes croisées, et il paraît maladroit avec ce livre qui lui échappe des mains. Une allure bien trop pataude et familière pour un Évangéliste !
Plus encore, l’ange juvénile adopte une pose sensuelle, trop proche de Saint Matthieu… Cette attitude séductrice scandalise le cardinal !
Enfin, d’un point de vue théologique, l’ange est censé inspirer le saint et non lui dicter mot à mot l'évangile. C’est pourtant ce que laisse imaginer sa main dirigeant celle de Saint Matthieu.
|
|
|