Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Articles d'Indépendance des Chercheurs :
Mitterrand et le Front National : 33 ans après (I)
Le 2 mars 2015, Le Figaro écrit « Départementales : un sondage donne le FN en tête avec 33% des voix ». Précisément, cela fait 33 ans que François Mitterrand et le Parti Socialiste ont lancé (en 1982) avec des moyens considérables l'opération de promotion du FN. L'ouvrage La main droite de Dieu d'Emmanuel Faux, Thomas Legrand et Gilles Perez, Seuil 1994, rappelle en détail cet épisode. Quel est à présent le bilan de l'aventure politique qui a fait suite à ce soutien médiatique apporté par une certaine « gauche » gouvernementale au Front National ? L'objectif de Mitterrand et du PS étant d'empêcher la « droite » de récupérer le mécontentement populaire engendré par leur politique. Trente-trois ans après, le dernier sondage sur la montée électorale prévisible du FN n'est pas une vraie surprise pour la presse internationale. The New York Times Magazine analysait il y a deux semaines : « France’s ultranationalist fringe party isn’t so fringe anymore ». Il y a une semaine, Reuters rapportait notamment « France's National Front seen leading local elections: poll ». Ce week-end, The Independent écrivait explicitement « Rise of the French far right: Front National party could make sweeping gains at this month's local elections ». De même, la semaine dernière El Mundo commentait « El Frente Nacional se confirma como primer partido de Francia ». Le 2 mars, avec le titre « El avance de los populismos », La Región n'hésite pas à comparer le Front National avec Syriza. Hier, El Temps s'interrogeait sur l'actuelle « Efervescència nacionalista ». L'auteur se demandait d'emblée « ce que peuvent avoir en commun » des mouvements comme le FN, Syriza, Ukip, Podemos... Une question devenue de plus en plus fréquente, sous des formes diverses. Dans un article intitulé « Roma, Lega in piazza con CasaPound. "Vaffa" di Salvini a Renzi e Fornero », Corriere della Sera rapporte « E’ stato letto dal palco anche un messaggio della presidente del Fronte Nazionale francese Marine Le Pen ». Mais comment a-t-on pu en arriver à une telle situation de crise politique où, partout en Europe, le discrédit des partis « de gouvernement » actuels et précédents ne cesse de s'aggraver ? Une chose paraît évidente : l'amertume et la colère populaires après trois décennies de mondialisation à outrance et de politique musclée des représentants du capitalisme est en passe d'atteindre un seuil critique. Quels que soient les partis qui récupèrent à présent (et jusqu'à quand ?), sur le plan électoral, cette détresse croissante des populations.
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2015/03/02/mitterrand-et-le-front-national-33-ans-apres-i-50718.html ]
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2015/03/06/affaire-fioraso-les-raisons-de-sante-empecheront-elles-l-enq-50723.html
Affaire Fioraso : les "raisons de santé" empêcheront-elles l'enquête et le bilan ?
A-t-on vraiment résolu les problèmes de fond mis en évidence par l'exercice gouvernemental de Geneviève Fioraso ? Le 7 mars 2015, avec le titre « Les carnets d'Anna Cabana. Le retour des petites blagues... », Le Télégramme écrit notamment « Suspense au sommet de l'État. Geneviève Fioraso a démissionné du gouvernement pour raison de santé ». En même temps, l'article du Dauphiné Liberé « Le 6 avril à minuit, Véran sera suppléant » évoque le retour automatique, dans un mois, de Geneviève Fioraso dans sa fonction de député. Mais le bilan des plus de deux ans et demi d'exercice ministériel de l'intéressée à la tête de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche semble avoir été définitivement enterré. La triste réalité de ce bilan a été soulignée dans nos articles « La crise des universités françaises » (I) et (II). Il n'est fait état, non plus, d'aucune enquête sur les situations de conflit d'intérêts qui ont pu apparaître pendant ce mandat ni du fonctionnement gouvernemental depuis juillet 2012 à ce sujet. Même silence sur l'affaire récemment mise en évidence des publicités récurrentes, contraires à la réalité, concernant les diplômes et les tâches d'enseignement passées de l'ancienne ministre et secrétaire d'Etat comme déjà analysé dans « L'affaire des diplômes de Geneviève Fioraso » (I) et (II). Sur le site de l'Elysée, François Hollande « remercie » la secrétaire d'Etat démissionnaire pour « l’action accomplie au service de l’excellence de la recherche française et de la modernisation de l’Enseignement supérieur ». Qu'en pensent les chercheurs et les enseignants-chercheurs, les autres personnels, les précaires de plus en plus nombreux, les étudiants ... ? De quelle « excellence » et de quelle « modernisation » s'agit-il, alors que les budgets et les embauches ne cessent de se dégrader ? L'année 2014 a même été celle de l'émergence devant le public de la souffrance au travail dans ce domaine professionnel et académique, comme exposé depuis plus d'un an dans nos articles « CNRS : trois suicides récents inquiètent la CGT (I) » , « Recherche, universités, suicides d'agents... (I) » et dans ceux qui leur ont fat suite. Quant aux questions liées aux possibles conflits d'intérêts et au diplôme inexistant (une prétendue maîtrise d'économie), rien ne semble justifier l'absence d'une enquête transparente. Cette semaine, Mediapart rapporte « La famille du président PS de l'Isère employait au noir une Roumaine » à propos du successeur de Geneviève Fioraso à la présidence du Conseil d'Administration de la SEM MINATEC Entreprises, Alain Cottalorda, devenu en juin 2014 président « socialiste » du Conseil Général de l'Isère. A ce sujet, la polémique se poursuit avec une réponse de l'intéressé (e.g. France Bleu) suivie d'un nouvel article de Mediapart, et semble nécessiter également une enquête dans la clarté.
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