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Catégories : Baudelaire Charles, CEUX QUE J'AIME

Spleen d'été en compagnie de Baudelaire

 

Par Emmanuel Hecht, publié le 19/07/2015 à 08:15

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Charles Baudelaire (1821-1867).

Un poète à fleur de peau sous un masque de dandy: Baudelaire, ou la contradiction faite homme.

Passer Un été avec Baudelaire ? Il y a pire compagnie, fût-elle paradoxale. L'auteur des Fleurs du mal est un poète de fin de saison, des couleurs fauves et du spleen. De l'automne. Mais c'est ainsi, il est le héros du feuilleton de l'été diligenté par France Inter et les Equateurs, France Inter et les Equateurs, sous le haut magistère d'Antoine Compagnon, professeur au Collège de France. 

L'été, le bel été de l'enfance, fut bref pour Baudelaire (1821-1867) : un père (né sous Louis XV!), disparu lorsqu'il a 5 ans, un beau-père militaire détesté (le chef de bataillon Aupick), une mère aimée et rejetée. Mais était-il fait pour le soleil, cet ennemi du progrès et d'un genre humain à jamais souillé par le péché originel ? Cet être éruptif assumant l'éreintage de ses contemporains comme une catharsis ? Ce mélancolique qui fut son principal adversaire ? Cet obsédé du travail entravé par la procrastination ?  

Dandy dilettante

 
 
 

Baudelaire, ou la contradiction faite homme. Nourri au socialisme utopique, révolutionnaire en 1848 et refroidi par le coup d'Etat du futur Napoléon III, il se découvre "antimoderne" - on dirait aujourd'hui "anarchiste de droite" - après la lecture du contre-révolutionnaire Joseph de Maistre. Poète à fleur de peau, il n'a de cesse de cacher son émotion sous le masque du dandy, "produit réactif" de la démocratie : dilettante à l'heure de l'utilitarisme, individualiste à l'aube de l'âge des masses, désintéressé face à l'argent-roi.  

Fasciné par les femmes -elles s'appellent Jeanne Duval, Mme Sabatier, Marie Daubrun ou La passante -, il vomit la femme, naturelle, à l'écoute de ses instincts, donc "abominable". Même sa vie semble inconséquente, entre, dixit Compagnon, sa "fortune posthume" - à partir de 1921, un siècle après sa naissance - et "la misère de sa vie", sans famille, sans amis, sans amie. 

 

Un été avec Baudelaire, par Antoine Compagnon. Equateurs-France Inter, 172p., 13€. 


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