Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
J'ai aimé revisiter le lundi 3 août 2015:le Musée Antoine LECUYER
Autoportrait pris en carte
À l'origine du musée : le fonds d'atelier de Maurice-Quentin de La Tour
Né à Saint-Quentin, le 5 septembre 1704, Maurice-Quentin De La Tour passa les quatre dernières années de sa vie dans sa ville natale. À sa mort, dans la nuit du 16 au 17 février 1788, c'est son demi-frère Jean-François (1726-1807) qui hérita de son fonds d'atelier. Par testament, ce dernier transmis les précieux pastels aux fondations charitables (notamment l'école gratuite de dessin de Saint-Quentin) créées par l'artiste. Il demanda aussi que plusieurs des œuvres soient vendus à leur profit. La vente organisée à Paris en 1810, n'eut pas de succès et ne fut pas renouvelée.
Le musée municipal inauguré en 1856
Le prestigieux ensemble de pastels constituait une part importante des collections du premier musée municipal inauguré, le 4 mai 1856, dans l'ancienne abbaye de Fervaques, édifice situé dans le centre ville et remplacé à la fin du XIXe siècle par l'actuel " Palais de Fervaques ".
Le premier Musée Antoine Lécuyer (1886-1917)
Afin de présenter le fonds d'atelier de Maurice-Quentin De La Tour dans un lieu digne et spécifique, un banquier de Saint-Quentin, Antoine Lécuyer (1793-1878), offrit son hôtel particulier en 1877. Le bâtiment du XIXe siècle était précédé d'une cour et de deux pavillons d'entrée. Le Musée Antoine Lécuyer ouvrit ses portes en 1886. Les pastels occupaient trois salles du premier étage, tandis que la collection d'objets d'art offerte en 1883 par les frères Félix et Josias Le Sérurier était exposée au rez-de-chaussée. L'existence de ce musée fut brève : pendant la Première Guerre mondiale, alors que les pastels avaient été transportés à Maubeuge par l'armée d'occupation allemande, il fut bombardé et perdit la totalité de ses archives et d'une partie de ses collections.
Le Musée Antoine Lécuyer reconstruit entre 1928 et 1931
La reconstruction du musée fut confiée à l'architecte Paul Bigot (1870-1942), grand prix de Rome, qui venait d'achever le monument aux morts de la ville (non loin de la gare ferroviaire), secondé de l'architecte municipal Louis Guindez (1890-1978). Les travaux débutèrent en 1928 et le nouvel édifice fut inauguré le 3 juillet 1932. Il recouvra le nom d'Antoine Lécuyer mais pas son architecture d'origine. Tout fut mis au service du fonds de pastels de Maurice-Quentin De La Tour, qui se vit alors doté d'un véritable écrin rappelant le XVIIIe siècle : une grille en fer forgée fermant le jardin et un bâtiment à toiture en terrasse couronnée d'une balustrade, agrémenté d'une rotonde d'angle à larges baies en plein-cintre chacune surmontée d'un mascaron à tête de femme au centre d'un trophée de pinceaux et de pastels. À l'intérieur, l'organisation des collections visait le même but. Dans la grande salle, peintures et tapisseries du XVIIIe siècle donnaient au visiteur un aperçu de l'art au temps de De La Tour et les quelques souvenirs de l'artiste (lettres autographes, boite de pastels…), regroupés dans la rotonde, servaient d'introduction à son fonds d'atelier disposé dans les trois salons suivants. Président de la Société des amis du musée de La Tour, David David-Weill (1871-1952), célèbre collectionneur et membre de l'Institut, collabora largement à la renaissance du musée. C'est sur ses conseils que furent acquis les deux tableaux de Jean-François De Troy (1679-1752), L'Enlèvement des Sabines et Coriolan devant Rome et c'est probablement à son intervention que l'on doit le dépôt, par le Musée du Louvre, en 1933, des deux grandes toiles d'Antoine Coypel (1661-1722) Athalie chassée du temple (1710), 3,60 m x 7,20 m et Suzanne accusée par les vieillards (1712), 3,60 m x 5,88 m. Le volume de la salle qui les accueille fut sans doute déterminé par ces dépôts, tant les dimensions des murs correspondent à celles des tableaux.
Vue extérieure du Musée Antoine Lécuyer vers 1910 Carte postale, collection particulière. |