Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Georgia O'Keeffe et ses amis photographes
Georgia O'Keeffe
L'événement va bientôt commencer !
Georgia O'Keeffe, « Inside Red Canna » (détail), 1919. Collection Sylvia Neil and Daniel Fischel © Georgia O’Keeffe Museum/Adagp Paris 2021 Photo © Christie's Images / Bridgeman Images
Le Centre Pompidou présente la première rétrospective en France de Georgia O’Keeffe (1887 – 1986), l’une des plus grandes figures de l’art nord-américain du 20e siècle. Riche d’une centaine de peintures, dessins et photographies, l'exposition propose un parcours complet à travers sa carrière artistique. Disparue à 98 ans, Georgia O’Keeffe aura traversé l’essentiel des aventures esthétiques du siècle précédent. Dans les années 1920, elle appartient au cercle restreint des inventeurs du modernisme américain, puis participe, dans les années 1930, à la recherche identitaire qui marque les États-Unis, avant de devenir dans les années 1960 une pionnière de la peinture abstraite « hard edge ».
Podcast
Accès avec le billet « Georgia O'Keeffe » + Musée et expositions
Quand
11h - 21h, tous les lundis, mercredis, vendredis, samedis, dimanches
11h - 23h, tous les jeudis
Réservation fortement recommandée
Cette exceptionnelle réunion d’œuvres a été rendue possible grâce au soutien des principales collections privées et publiques internationales, principalement nord-américaines : Musée Georgia O'Keeffe de Santa Fe, MoMA, Metropolitan Museum de New York, Whitney Museum of American art, Art Institute de Chicago, Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid… Le parcours de l’exposition, délibérément fluide et ouvert, déroule chronologiquement la trajectoire artistique de Georgia O'Keeffe ; des premiers vertiges « cosmiques » que lui inspire l’immensité des plaines texanes en 1910, aux métropoles et aux paysages ruraux de l’État de New York des années 1920-1930, jusqu’au Nouveau Mexique, où elle s’établie définitivement après la Seconde Guerre mondiale.
Lieu déterminant dans la carrière artistique de Georgia O’Keeffe, l’exposition s’ouvre sur un espace consacré à la Galerie 291. Lors de son installation à New York en 1918, elle y découvre les artistes et mouvements novateurs de l’art moderne européen, qui l'inspirent. Le photographe Alfred Stieglitz, co-fondateur de la galerie, organise entre autres les premières expositions américaines d’Auguste Rodin, Henri Matisse, Francis Picabia et Paul Cézanne.
La Galerie édite la revue Camera Work, dans laquelle Georgia O’Keeffe découvre la traduction d’un extrait du Spirituel dans l’art (1912) de Vassily Kandinsky. Elle se reconnaît dans l’esthétique du peintre russe, ancrée dans un symbolisme conciliant sentiment romantique de la nature et spiritualisme. Cette filiation revendiquée par O’Keeffe conduit l’historiographie américaine, Barbara Rose et Barbara Novak notamment, à placer son œuvre dans la postérité du premier paysagisme américain incarné par Thomas Cole, Albert Bierstadt, Thomas Moran, ainsi qu’à la rattacher à l’enseignement « transcendentaliste » du philosophe Ralph Waldo Emerson et à la poésie de Walt Whitman.
Alfred Stieglitz est le premier à exposer les dessins de Georgia O’Keeffe à la galerie 291 (Special No. 15, 1916-1917) ; un coup de foudre artistique, puis amoureux s’opère entre la jeune peintre et le photographe qui consacrera dès lors chaque année une exposition aux œuvres récentes d’O’Keeffe. Il associe à sa peinture les « plumes » les plus perspicaces de la critique de son temps, contribuant à sa reconnaissance publique et à conforter sa place sur un marché de l’art en pleine expansion. En 1929, elle est la première artiste femme à intégrer les expositions du MoMA qui vient d’être créé. Plus tard, elle est la première encore à qui les plus grands musées américains consacrent une rétrospective (Chicago en 1943, le MoMA en 1946). Pour la génération d’artistes féministes des années 1960, Georgia O’Keeffe fait figure de « brise-glace », elle est celle qui ouvre la voie à la reconnaissance d’un art qui n’est plus nécessairement associé au genre de son auteur.
Au-delà des peintures de fleurs qui ont fait sa renommée, l’exposition « Georgia O'Keeffe » au Centre Pompidou restitue à son œuvre sa complexité et sa richesse iconographique. Des gratte-ciels de New York et des granges de Lake George aux ossements de bovins qu’elle rapporte de ses promenades dans les déserts indiens (Ram’s Head, White Hollyhock-Hills, 1935), la peinture de Georgia O’Keeffe se réinvente au cours des décennies. Si l’inspiration végétale est un motif récurrent de l’artiste, l’exposition la replace dans une tradition qui s’enracine dans le grand sentiment de la nature hérité du Romantisme historique. Réinventé par le panthéisme de l’écrivain D.H. Lawrence, il innerve l'œuvre d’O'Keeffe et teinte d’érotisme ses paysages et motifs végétaux.
Prochainement - du 7 novembre 2015 au 7 février 2016
Première monographie consacrée en France à l’artiste peintre américaine Georgia O’Keeffe, l’exposition programmée cet automne au musée de Grenoble constitue un événement exceptionnel.
Réalisée avec la participation de le Musée Georgia O’Keeffe de Santa Fe (Nouveau-Mexique, Etats-Unis) et le soutien du réseau franco-américain de musées FRAME, elle retrace la carrière d’une icône de l’art américain aussi célèbre aux Etats-Unis que Jackson Pollock. De ses premières créations à New York à son installation au Nouveau-Mexique en 1949, O’Keeffe fut fortement influencée par la photographie moderne. Pour en rendre compte, l’exposition fera ainsi dialoguer ses peintures avec les images de ses amis photographes et formera, un ensemble total de 80 œuvres issu de quinze prestigieux musées américains mais également de grandes institutions allemandes, espagnoles et françaises.
Une artiste américaine
Georgia O’Keeffe occupe une place singulière dans le contexte de l’art américain. Ses peintures, reconnaissables entre toutes, se distinguent par leur immédiateté, la sensualité de leurs couleurs et la clarté de motifs qui s’imposent, avec insistance, à la mémoire. La force de ces images, qui viennent questionner le visible, tient au trouble créé par des formes énigmatiques oscillant souvent entre abstraction et figuration. L’artiste se fait connaître, dans les années 1920, par des peintures de fleurs et de buildings au réalisme photographique. Elle assimile alors l’esthétique précisionniste des peintres du cercle de Stieglitz – Arthur Dove, John Marin, Charles Demuth et Marsden Hartley, pour ensuite donner corps à un répertoire formel unique, profondément marqué par sa vie dans le désert du Nouveau Mexique. A partir des années 1960, en communion spirituelle avec son environnement du Sud-Ouest, O’Keeffe peint des compositions abstraites, dont la pureté formelle et la sensualité des tons se font l’écho des travaux de Mark Rothko, Ellsworth Kelly ou Agnes Martin.
« C’est primordial de sentir l’Amérique, de vivre l’Amérique, d’aimer l’Amérique,
avant de se mettre au travail (…)
Je crois que j’ai réalisé quelque chose de plutôt unique en mon temps
et que je suis une des rares à avoir donné à mon pays une voix qui lui est propre. »
Née en 1887, dans le Wisconsin à Sun Prairie, O’Keeffe élabore très jeune une œuvre personnelle inspirée par les vastes plaines du Texas et marquée par les arabesques de l’art nouveau. A la suite de sa rencontre avec le photographe et défenseur des avant-gardes, Alfred Stieglitz, elle s’installe à New York en 1918 pour se consacrer exclusivement à son œuvre. Muse puis épouse du photographe en 1924, O’Keeffe découvre l’avant-garde européenne à la galerie 291 et fréquente le cercle de Stieglitz.
« Elle est pour moi une source constante d’émerveillement (…) tout comme la nature. » Alfred Stiglietz
Entre abstraction et figuration
Fruit d’une individualité forte, son œuvre unique puise ses sources dans la nature. Entre abstraction et figuration, son travail se développe en séries selon un parti pris résolument moderniste. Ses compositions naissent avant tout de son observation du monde. Ce sont d’abord les ciels du Texas, les montagnes de Lake George, les buildings de New York et les fleurs.
A partir de 1929, l’artiste choisit de passer ses étés à Santa Fe avant de s’installer définitivement au Nouveau-Mexique en 1949. Elle vit alors en communion intime avec la nature, goûtant la solitude des grands espaces, conduisant sa voiture à travers le désert. Cette expérience lui inspire de nouveaux sujets : architecture vernaculaire, canyons, os, ciels et rivières.
Une vision photographique
« Et je voulais vous dire encore et encore combien j’ai aimé votre travail –
je crois que je regarde les choses et les vois comme je pense que vous les photographieriez – est-ce que ce n’est pas drôle
– de faire des photographies de Strand pour moi-même dans ma tête.»
Lettre de Georgia O’Keeffe à Paul Strand, dans le train de New York au Texas, le 3 juin 1917
Tout au long de sa carrière, O’Keeffe est attentive aux développements de la photographie moderne. La vision photographique qu’elle assimile explique en partie la force de ses images. Aussi jalonnant le parcours de l’exposition, au-delà des célèbres clichés de Stieglitz qui le premier sut saisir la beauté de l’artiste, sept photographes qui ont marqué son œuvre peint, qu’elle a elle-même influencés – Alfred Stieglitz, Paul Strand, Edward Weston, Imogen Cunningham, Ansel Adams, Eliot Porter et Todd Webb - seront présentés. Georgia O’Keeffe partageait avec eux non seulement une communauté de motifs mais des lieux de prédilection – New York, le Nouveau-Mexique – qui forgèrent leurs regards respectifs.
http://www.museedegrenoble.fr/1702-georgia-o-keeffe.htm