09 décembre 2015

Né en 1945, en pleine chute du III^e Reich dans un pays dévasté, Anselm Kiefer est marqué par la Seconde Guerre mondiale et les horreurs de l’Holocauste. Son œuvre est traversée par le souvenir douloureux, l’angoisse et le traumatisme des épreuves de l’histoire qu’il vaut mieux, selon lui, affronter qu’occulter et affirme un engagement, celui de réveiller la mémoire.
Candidat malheureux à l’école des Beaux-Arts de Vienne, Anselm Kiefer participe pourtant au renouveau de la peinture allemande, dont il devient l’une des grandes figures, aux côtés de Georg Baselitz et Sigmar Polke notamment.
La découverte à New York en 1981 sur East Highway d’un paysage urbain en démolitions où s’enchevêtraient blocs de béton et ferrailles tordues a fait fonction de catharsis pour la mise en œuvre d’une esthétique de la ruine. Pour Anselm Kiefer, la matière porte en elle son propre esprit, et sa mémoire. Il choisit donc de recourir à des matériaux d’élection ; outre les matériaux habituels de la peinture, il adjoint de la glaise, du plâtre, des végétaux (tournesols, fougères), des métaux comme le fer mais surtout le plomb, qu’il utilise depuis le milieu des années 1970.

Beaux Arts éditions accompagne les deux expositions et propose une traversée inédite de l’œuvre (installation monumentales, peintures, sculptures, photographies et livres) d’Anselm Kiefer de la fin des années 1960 à aujourd’hui, de ses visions noires à ses embellies poétiques. Le hors-série examine les multiples facettes d’une œuvre à la portée universelle, qui prend en compte l’Histoire, les mythes germaniques, grecs, la religion, la poésie... Le livre prend une part importante dans l’œuvre de Kiefer et n’est pas une activité annexe. Un chapitre sera ainsi consacré dans le hors-série.