Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Nous avons parcourir en juillet les LANDES DE PLOUMANAC'H
Les chaos granitiques de Ploumanac’h donnent à son littoral le relief d’une terre de légendes où d’étranges formes sorties des rochers racontent leur histoire. Sur la façade maritime comme vers l’intérieur, la pierre rose déploie ses rondeurs aux proportions colossales où cuvettes et rigoles se sont creusées au fil du temps. Venue des profondeurs de la terre sous forme de magma il y a 300 millions d’années, cette roche resta longtemps prisonnière sous la chaîne hercynienne. Un lent refroidissement s’en suivit, provoquant rétractions puis fissures. Une fois les hautes montagnes érodées, la poche de granite apparut à l’air libre. Eau, soleil, sel et gel élargirent ses multiples fentes jusqu’à détacher des blocs monumentaux. Cette altération forma, au cours des temps géologiques, des arènes granitiques à gros grains. Elles s’accumulèrent en sols côté terre et se mélangèrent aux plages côté mer. Dans cet univers dominé par le minéral, les atmosphères sont changeantes. Au moment des tempêtes, les forces en présence sont considérables. Les houles, appuyées par des vents pouvant atteindre 150 km/heure, frappent de plein fouet les côtes exposées. Les falaises sont rabotées. Particules de loess et cailloutis de “head” sont arrachés au continent. Les mastodontes de pierre, impassibles devant l’adversité, résistent. À ces moments, il ne fait pas bon être dehors. Quand se dissipe la colère des éléments, de nouvelles lumières éclairent les paysages alentour. Couleurs et contrastes évoluent au gré du vent. Alors que l’eau ruisselle encore sur les courbes des roches nues du bord de mer, les pelouses maritimes et les landes rases s’étalent jusqu’à la limite des embruns, enserrant des rochers épars recouverts de lichen gris, jaunes et ocres. Vers l’intérieur, les graminées ondulent, comme bercées par le chant retrouvé des grillons. Le printemps venu, l’odeur de l’ajonc, dardé par les rayons du soleil, se répand dans l’atmosphère. Dans les dépressions aux sols plus profonds, la végétation a quitté ses allures prostrées pour s’épanouir en fourrés protecteurs et en bosquets littoraux.
http://www.conservatoire-du-littoral.fr/siteLittoral/163/28-landes-de-ploumanac-h-22_cotes-d-armor.htm