Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Corinne Royer dans mon 2 e CDI vendredi:Et leurs baisers au loin les suivent(Fête du livre de St Etienne-Journalistes d'un jour)
Le CDI décoré par les élèves et la rencontre elle-même avec un journaliste de la presse écrite locale, de la radio
Cassandre vient déclarer à la gendarmerie la disparition de son mari. Pourtant elle sait où il se trouve, et qu’il ne reviendra plus. Bientôt, elle reçoit de mystérieux courriers annonçant des révélations au sujet du passé de Léon. Que peut-elle ignorer de cet époux taiseux, qu’elle a aimé résolument un tiers de siècle durant dans le quotidien rugueux d’une ferme de Saône-et-Loire ? Et connaissait-il bien sa femme, son étrangère à la peau sombre qui ne lui a pas donné d’enfant et n’a cessé de rêver du lointain pays de ses ancêtres ? On ne mesure jamais les zones de violence que recèle toute vie, la part de mensonge que contient tout amour, la force des liens qui nous attachent à la terre et aux hommes.
D’Haïti à la mer Égée, de l’Algérie au Mexique, de l’Antarctique aux États-Unis, ce roman fiévreux à l’écriture envoûtante explore les géographies intimes au hasard desquelles les fragiles destins humains s’abîment, se heurtent et malgré tout se bâtissent.
“J’ai voulu que ce texte éprouve la justesse de nos sentiments, la puissance de nos attachements, un roman à l’intérieur duquel s’insinueraient plusieurs livres comme s’entrelacent plusieurs vies dans chacune de nos existences. Et c’est peut-être cette nécessité fiévreuse qui parcourt ces Baisers : relater la géographie des songes, sonder les abysses, fouiller les interstices, non pas comme on remue un couteau dans la plaie mais comme on draine un abcès.
Ce sont les mots qui ont généré les lieux et non l’inverse. Puisqu’il s’agissait de s’immiscer dans la faille qui façonne nos destins, mon attachement à la terre d’Haïti s’est naturellement imposé. À la faveur d’un poignant reportage photographique, s’est également dessiné un bout de France rurale où les fureurs de la Loire rongent la falaise, fissurent les murs du domaine du Grand-Fleury et le coeur de ceux qui y vivent. Deux contrées puissantes entre lesquelles oscille, écartelée et ambivalente, l’âme vagabonde de Cassandre. Elle est née dans la moiteur des mornes. Elle a grandi et vécu cernée par les méandres du fleuve. Dans cet entre-deux, il lui faudra tracer sa voie. Et lorsqu’elle sera enfin dotée de cette encombrante liberté – décider seule de sa destinée –, Cassandre ne renoncera pas à ses rêves. Elle réalisera qu’à ce choix impossible, être de là où l’on est né ou de là où l’on a grandi, peut se substituer le vertige édifiant de se savoir à jamais de là où l’on a aimé.
Pendant l’écriture de ce texte, le domaine du Grand-Fleury a été détruit. Non pas par les colères du fleuve, mais par l’anticipation précautionneuse des hommes. Je me suis rendue sur ce champ de ruines, j’en ai longuement foulé le sol jusqu’à ressentir la présence de Cassandre et Léon. Et j’ai su alors qu’ils étaient bien là, dans les livres et dans la vie, partout où sont les destins souverains de ceux qui marchent sans fléchir vers eux-mêmes.”
C. R
http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/et-leurs-baisers-au-loin-les-suivent