Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Mon texte inédit sur ce blog:Les Faux-Saulniers de Gérard de Nerval, 1850
Le thème de la semaine
boutoué, bât, bégayer, expansible, haï, motoculter, paradoxal, ponctionner, réoccitaniser, tubulaire
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Les Faux-Saulniers de Gérard de Nerval, 1850
Contrairement à ce qu’on peut penser, cette œuvre de mon écrivain préféré n’a pas grand-chose à voir avec le boutoué et l’univers de la saliculture. Cela peut sembler paradoxal car « Saulnier » est bel et bien un synonyme de « paludier » c’est-à dire celui qui récolte le sel. Les faux-Saulniers sont des trafiquants de sel. Le personnage principal de cette œuvre est le Valois, paysage, d’ailleurs, où se situent de nombreuses œuvres de Gérard de Nerval. Si vous ne connaissez pas ce territoire, il faut aller le découvrir entre la Picardie et l’Ile de France actuelles. Comme il y a beaucoup de cours d’eaux petits et grands, le paysage est celui du « vert paradis des amours enfantines » de Charles Baudelaire[1] et de Nerval, mes deux auteurs fétiches.
C’était il y a « seulement » 166 ans, une époque qui a beaucoup inspiré notre époque contemporaine, le début même, par bien des aspects de ce qu’on appelle le moderne par Baudelaire notamment. Cependant, dans la campagne, on ne songeait pas encore à motoculter.
L’enquête que Nerval mène dans ce récit le mène de Paris à Senlis via Soissons et il faut imaginer d’une part que le poète ne prenait pas forcément le chemin le plus court et d’autre part, que les trajets se faisaient dans une voiture à cheval et c’est là que le bât blesse pour nous, obsédés de vitesse alors que l’objectif même de ces voyageurs était de prendre le temps de voir, écrire. Les « Touristes » loin d’être des acharnés du « tout compris » et du « low coast » faisaient au contraire « Le grand Tour » ; il n’était pas à la portée du premier venu tout de même.
Comme on avait découvert que l’eau était expansible, on avait pu inventer la machine à vapeur puis le chemin de fer mais le rythme du voyage était loin de celui d’aujourd’hui et dont beaucoup se plaigne pourtant.
Aucune alerte information secondaire sur un fait divers déjà passé de mode ne venait ponctionner le temps de celui qui mettait toute son énergie et sa pauvre bourse dans le voyage en Italie sur les pas de Stendhal ou en Orient comme Nerval.
Son ami Théophile Gautier, lorsqu’il est (sans doute) passé par le Sud-ouest pour son « Voyage en Espagne », ne pensait pas à réoccitaniser cette région qui devait être fière déjà de ses traditions et de sa langue.
On a souvent ranger-parce qu’on aime bien ranger dans des cases- Nerval parmi les auteurs mineurs, les « petits maîtres » disait-on avec dédain et sans bégayer. On devait d’ailleurs sûrement imaginer que Nerval bégayait ; cet être chétif et fou. N’a-t-il pas effectué plusieurs séjours chez le Docteur Blanche, là où il y a quelques années, j’ai vu un consulat ?
Nerval s’intéressait à beaucoup des choses qui l’entouraient (comme moi) et c’est sûrement pour ça qu’il a écrit des œuvres dans tant de domaines différents : théâtre, poésie, récit de voyage etc. Je ne sais pas s’il a eu le temps de s’intéresser à l’industrie et à la production en tubulaire. Il est mort si jeune, trop jeune. J’ai haï cette rue de la Lanterne où il se serait pendu
[1] Moesta et errabunda dans Les Fleurs du Mal
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