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Mon texte inédit sur ce blog:Mes grand-mères

Steve McCurry - clic et clic

 

Le mot à insérer facultativement est : CHARIVARI

 

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Belle semaine,

 

 Mil et une

 

http://miletune.over-blog.com/-26

Mes grand-mères

 

Mes deux grand-mères ressemblaient à des grands-mères. Elles appartenaient à une génération  où les coiffures, la mode et la photographie faisaient que les femmes n’avaient jamais l’air vraiment jeune.

L’une était une dame qui ne ressemblait pas à une grand-mère. Elle se tenait toujours droite malgré le deuil qui avait marqué ses jeunes années et elle s’habillait de couleurs vives. Son arthrose déformant ses mains et ses pieds lui faisait dire que les douleurs faisaient souffrir mais pas mourir. Ses cheveux  courts teints étaient toujours impeccablement coiffés. Elle aurait pu s’acheter des vêtements plus chers mais elle faisait de vêtements peu chers un chic qui lui était propre et qu’on jalousait. Avec un physique moyen, on la remarquait malgré tout et après la mort de son mari, elle avait eu plusieurs demandes en mariage. Elle respirait la vie avec son sourire, politesse du désespoir. Avec deux de ses sœurs (fausses jumelles), elle était survivante d’une fratrie de  treize enfants. Les trois sœurs s’asseyaient-elles sur un banc pour  un charivari ? Je ne sais pas. Je me souviens par contre du charivari qui régnait parfois dans son appartement quand j’étais avec elle : nous dansions, chantions, riions. C’était une grand-mère dans la mesure où elle prenait le temps de m’écouter, de me donner des conseils, m’encourager en disant que j’étais belle et intelligente, sans jamais me juger.

Quand elle n’était pas avec sa famille  bien qu’elle ait des ami(e)s qui l’appréciait. Je crois qu’elle aimait comme moi s’asseoir sur un banc pour regarder le paysage sans charivari de conversations avec des copines.

Mon autre grand-mère  ressemblait beaucoup plus à une grand-mère avec ses longs cheveux gris retenus par des pinces, son dos voûté, son teint marqué par toutes les maladies et soucis de santé qu’elle avait eu tout au long de sa vie : tuberculose, pleurésie, deux hanches artificielles, un œil complètement aveugle. etc. Elle marchait avec difficulté et une canne.  Elle s’habillait comme une grand-mère avec des couleurs sombres et/ou éteintes. J’ai passé beaucoup de moins avec elle qu’avec l’autre et il n’y a jamais eu de charivari entre nous. Elle était trop mesurée pour avoir elle d’autres éclats que les disputes que provoquait chez une adolescence sa vie trop calme à son goût. A part sa naissance et une partie de sa vie à Paris, elle était depuis longtemps une souris des champs alors que je partageais ailleurs mon goût de la ville. Elle était respectée pour sa spiritualité que je partageais avec elle. On aimait aussi sa bonté et sa générosité. Elle s’asseyait sur son banc devant sa maison après avoir enlevé quelques mauvaises herbes. Des dames venaient pour discuter avec elle. On lui téléphonait beaucoup et elle avait des correspondantes fidèles. J’étais parmi elles. Je lui racontais mes peines de jeune fille loin de mon charivari de flirts.

J’ai eu des troisièmes grand-mères avec lesquelles j’aimais me livrer à un charivari de confidences.

 

23 mai 2017

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