Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Journée nationale de la Résistance
Le 19 juillet 2013, l'Assemblée nationale a adopté, à l'unanimité, une proposition de loi émanant du Sénat instaurant le 27 mai comme Journée nationale de la Résistance. Cette journée, dont la date a été choisie en référence à la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR) le 27 mai 1943, fournit l'occasion d'une réflexion sur les valeurs de la Résistance et celles portées par le programme du CNR.
La Journée nationale de la Résistance, à laquelle les collèges et les lycées sont invités à s'associer, donne aux équipes éducatives l'occasion de mener une réflexion avec leurs élèves sur les valeurs de la Résistance et celles portées par le programme du CNR, telles le courage, la défense de la République, le souci constant de la justice, de la solidarité, de la tolérance et du respect d'autrui.
Comme le précise la note de service n° 2014-061 du 29 avril 2014 publiée au BO n° 19 du 8 mai 2014 : "à l'échelle de l'établissement, des manifestations ou des activités éducatives spécifiques pourront être organisées, en liaison avec les programmes d'enseignement : rencontres avec des témoins, conférences, mais aussi débats autour d'un film, d'une exposition ou d'une représentation théâtrale, etc."
La première Journée nationale de la Résistance se tient le 27 mai 2014. Cet évènement revêt une importance d'autant plus symbolique qu'il s'inscrit dans le cadre du 70ème anniversaire des combats de la Résistance, des débarquements, de la libération de la France et de la victoire sur la barbarie nazie.
Le 27 mai 2013, à l'occasion des 70 ans de la création du Conseil national de la Résistance, le président de la République a échangé avec des élèves du lycée Buffon, à Paris, haut lieu de la Résistance (cinq de ses élèves de cet établissement ont été fusillés par les nazis le 8 février 1943), en présence de plusieurs anciens résistants.
Voir le reportage de l'événement et le discours du Président de la République.
Photo d'illustration : Déplacement de François Hollande au Lycée Buffon le 27 mai 2013 - Présidence de la République
Des résistances à la Résistance
Les mouvements de résistance à l'occupation nazie en France firent leur apparition de manière progressive et dispersée dès l'été 1940. A la suite de l'appel lancé, le 18 juin, par le Général de Gaulle sur les ondes de la BBC, des civils et militaires ont rejoint l'Angleterre, formant, autour de ce dernier, la "France libre". Plusieurs territoires coloniaux d'Afrique, d'Asie et d'Océanie se rallièrent à leur tour dans les mois qui suivirent.
Sur le territoire français métropolitain, partiellement puis entièrement occupé par l'armée allemande (octobre 1942), les mouvements de résistance, qui voyaient leurs effectifs croitre avec le temps (dureté de l'occupation allemande, rejet de la politique de Vichy, rupture du pacte germano-soviétique, refus du Service du travail obligatoire...), demeuraient très isolés et leur action souffrait cruellement d'un manque de coordination.
De son coté, la France libre avait besoin d'une reconnaissance officielle des mouvements de résistance afin d'asseoir sa légitimité vis à vis des Alliés.
Dans ce contexte, Jean Moulin, préfet de la IIIème République révoqué par le Régime de Vichy, reçut du Général de Gaulle, au début de l'année 1942, la mission de rallier et d'unir les principaux mouvements de résistance afin de créer une véritable armée secrète œuvrant sur le territoire occupé par l'ennemi, sous une même autorité.
Photo d'illustration : Affiche ayant suivi l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle (Source : Fondation charles de Gaulle)
La création du Conseil national de la Résistance (CNR)
La première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR) s'est déroulée le 27 mai 1943 dans l'appartement mis à disposition par René Corbin, un proche de Jean Moulin, au premier étage du n°48 de la rue du Four, au cœur de Paris occupé.
A cette occasion, furent réunis, pour la première fois dans un même lieu, autour de Jean Moulin, représentant le général de Gaulle, les représentants des huit principaux mouvements de résistancefrançais ("Ceux de la Libération", "Ceux de la Résistance", "Combat", "Libération-Nord", "Libération-Sud", "l'Organisation civile et militaire", "Franc-Tireur" et "le Front national de la Résistance") ainsi que des principaux partis politiques ("l'Alliance démocratique", "la Fédération républicaine", "le Parti communiste", "le Parti radical", "le Parti démocrate populaire", et "la Section française de l'internationale ouvrière") et syndicats ("la Confédération française des travailleurs chrétiens", "la Confédération générale du travail") existant avant la guerre.
Ensemble, ils allaient œuvrer à coordonner l'action de la Résistance et même, dans la perspective de la libération du territoire national, à préparer la refondation de la République.
Photo d'illustration : Jean Moulin en 1939 (Source : Musée Jean Moulin - Musée du général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris)
L'évolution du CNR
Moins d'un mois plus tard, Jean Moulin fut arrêté par la Gestapo à Caluire-et-Cuire, près de Lyon. Torturé, il mourut de ses blessures, quelques jours après, sur le chemin de l'Allemagne, sans avoir parlé (voir l'hommage solennel rendu à Jean Moulin, par André Malraux, lors de la cérémonie du transfert de ses cendres au Panthéon sur le site de l'INA).
Jean Moulin fut remplacé, en tant que président du CNR, par Georges Bidault (auquel succéda Louis Saillant en septembre 1944), Émile Bollaert (puis, après son arrestation par les Allemands en février 1944, Alexandre Parodi) assurant de son coté les fonctions de représentant du général de Gaulle au sein de ce conseil.
Le 15 mars 1944, après plusieurs mois de négociations, a été adopté, à l'unanimité, le programme du CNR. Il appelle à l'intensification de la lutte contre l'occupant et ses collaborateurs français, organisant l'insurrection armée, mais il jette également les bases d'une République nouvelle, profondément démocratisée, s'appuyant sur "un ordre social plus juste".
Photo d'illustration : Le Conseil national de la résistance en septembre 1944 à Paris (Source : MRN)
L'héritage du CNR après la guerre
A la Libération, le programme visionnaire élaboré par le CNR conduisit à la mise en œuvre de réformes économiques, sociales et politiques donnant la priorité à l'accès à l'éducation pour tous et posant les bases d'un modèle social qui est aujourd'hui le nôtre (ex : création de la Sécurité sociale par l'ordonnance du 4 octobre 1945).
Il inspira également la rédaction du préambule de la Constitution de la IVème République, qui fait partie des textes fondamentaux de notre droit actuel ("bloc de constitutionnalité").
La Journée nationale de la Résistance, à laquelle les collèges et les lycées sont invités à s'associer, fournit l'occasion d'une réflexion sur les valeurs de la Résistance et celles portées par le programme du CNR, telles le courage, la défense de la République, le souci constant de la justice, de la solidarité, de la tolérance et du respect d'autrui.
Cet évènement revêt une importance d'autant plus symbolique qu'il s'inscrit dans le cadre du 70ème anniversaire des combats de la Résistance, des débarquements, de la libération de la France et de la victoire sur la barbarie nazie.
Photo d'illustration : Couverture d'une des éditions du programme du Conseil de la Résistance (Source : Musée de la Résistance Nationale)
http://eduscol.education.fr/cid79194/journee-nationale-de-la-resistance.html