Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
22 mars 1832
Mort de Goethe, figure tutélaire du romantisme allemand
Les Souffrances du jeune Werther, 1774[modifier]
La vie humaine est un songe : d'autres l'ont dit avant moi, mais cette idée me suit partout. Quand je considère les bornes étroites dans lesquelles sont circonscrites les facultés de l'homme, son activité et son intelligence ; quand je vois que nous épuisons toutes nos forces à satisfaire des besoins, et que ces besoins ne tendent qu'à prolonger notre misérable existence ; que notre tranquillité sur bien des questions n'est qu'une résignation fondée sur des chimères, semblables à celles des prisonniers qui auraient couvert de peintures variées et de riantes perspectives les murs de leur cachot ; tout cela mon ami, me rend muet. Je rentre en moi-même, et j'y trouve un monde, mais plutôt en pressentiments et en sombres désirs qu'en réalité et en action ; et alors tout s'embrouille en moi, et, perdu dans mes rêves, je poursuis en souriant ma route dans le monde.
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Les Souffrances du jeune Werther (1774), Johann Wolfgang von Goethe, éd. Le livre de poche, coll. « Classiques de poche », 2006 (ISBN 978-2-253-09640-5), p. 49