Le musée Fabre présente cet automne une exposition d’un genre nouveau entièrement consacrée à une seule œuvre.
À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, elle explore dans les moindres détails
l’un de ses chefs-d’œuvre : La Rencontre appelé aussi Bonjour, Monsieur Courbet
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Une œuvre scandaleuse
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La Rencontre (1854) compte parmi la liste des chefs-d’œuvre qui furent décisifs dans l’histoire de la peinture. Ce tableau est à la fois l’emblème de Gustave Courbet et l’icône du musée Fabre. Véritable manifeste, c’est une œuvre complexe et polémique. Elle commémore l’arrivée de Courbet en Languedoc en mai 1854, à l’invitation du célèbre collectionneur montpelliérain Alfred Bruyas. Cette mise en scène scelle le partenariat de Bruyas avec Courbet grâce auquel ce dernier conquiert son indépendance financière. Malgré l’apparente banalité du sujet du tableau, il fit couler beaucoup d’encre. Présentée pour la première fois au grand public au cours de l’Exposition universelle de 1855 et acceptée de justesse, cette œuvre est l’une des plus commentées tant dans les comptes rendus de l’Exposition que dans la presse satirique. À cette occasion, elle gagne le surnom de Bonjour, Monsieur Courbet. Pendant toute la première moitié du XXe siècle, l’œuvre continue de susciter les railleries des critiques qui la trouvent parfois « niaise », « débile », « sotte » ou encore « primitive ». Plus tard, son analyse fait débat au sein de la communauté universitaire qui lui prête des interprétations diverses et variées : juif errant, bohémien, compagnon du tour de France ou franc-maçon. |
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COURBET Gustave, La Rencontre ou Bonjour, Monsieur Courbet, 1854, Huile sur toile, Montpellier, musée Fabre |
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Une exposition en quatre temps
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Quatre approches complémentaires dessinent une chronologie de l’odyssée du tableau : l’analyse de ses sources iconographiques, l’étude du scandale qu’il provoque en 1855, l’histoire de sa diffusion à travers les images et les expositions au XXe siècle, et enfin la mise en évidence de la formidable source d’inspiration qu’il représente pour les artistes d’aujourd’hui. |
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Yan Pei Ming, L'impossible rencontre (détail), 2019 |
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L’évènement de la rentrée
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À l’occasion de cette exposition le musée Fabre présente des œuvres inédites et insolites : L’Impossible rencontre (2019) réalisée spécialement pour l’exposition par le peintre Yan Pei Ming, dont nous vous livrons ci-dessus un détail (également invité dans le cadre des célébrations du bicentenaire de l’artiste au musée Courbet d’Ornans, au musée d’Orsay et au musée du Petit Palais à Paris); une œuvre multimédia de l’artiste Ei Arakawa Fortune (Gustave Courbet, « La Rencontre », 1854) (2019) récemment acquise par la Fondation d’entreprise du musée Fabre ou encore Three Figures after Courbet (1965) peinte par Robert de Niro Sr, le père du célèbre acteur de cinéma… Mais aussi des documents rares et étonnants qui témoignent de la célébrité de l’œuvre : un timbre, des coupures de presse et de nombreuses caricatures.
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