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J'ai terminé hier:Marcher jusqu'au soir(médiathèque rayon best-seller)

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Lydie Salvayre

Edité par Stock , DL 2019

L'humeur railleuse et le verbe corrosif, Lydie Salvayre se saisit du prétexte d'une nuit passée au musée Picasso pour questionner le milieu artistique et ses institutions. Se tournant vers son enfance de pauvre bien élevée et abordant sans masque son lien à un père redouté et redoutable, elle essaie de comprendre comment s'est constitué son rapport à la culture et à son pouvoir d'intimidation, tout en faisant l'éloge de Giacometti, de sa radicalité, de ses échecs revendiqués et de son infinie modestie.

http://mediatheques.saint-etienne.fr/EXPLOITATION/Default/rsc/431893/marcher-jusqu-au-soir-lydie-salvayre

EXERGUE

Qu'est ce que l'art? [...] - Charles Baudelaire...

p.9-34

p.41:

Prenons le baiser : bâillon parfait ou parfaite fusion amoureuse ? Souvent j'hésite. C'est à ces moments-là ... La littérature, du reste, est toute remplie de persécutés, parmi lesquels mon cher Pascal qui fut persécuté par Dieu

p.42:

cessé d'affirmer qu'écrire c'était surmonter toute fascination amoureuse pour son moi et ses ... dans une forme de beauté diamétralement opposée à la beauté selon Beyoncé et Jay-Z qui était une beauté trop belle comme ..

p.44:

austère, avare, hivernale, spectrale même, susceptible de saper le moral de ceux qui prenaient le risque ... prends le temps de trouver tes marques, le bonheur d'admirer va finir par t'atteindre car la beauté est une flèche lente ..

p.49:

Je me souvenais encore, trente ans après, d'un « je m'avais fourvoyée » prononcé devant un public dit de qualité et très intimidant, et de la honte rétrospective que j'en avais conçue. N'y plus penserN'y plus penser. Ne plus ...

p.51:

un moment silencieux, puis me prenant dans ses bras, je voudrais tant que ce souvenir s'efface, ... celle d'un Jean Moulin martyrisé, défiguré, membres brisés, organes éclatés, d'un Jean Moulin qui atteignit les limites de la ...

p.56:

et, plaqué sur leur face, un air discrètement supérieur de gros cons, de gros cons encore plus cons que ces cons de kangourous (pour Catherine Hiegel qui en avait fait l'amère ... sans raison appelait la canaille artistique.

p.59:

'était Bernard qui venait me demander comment se passait ma claustration et sa voix si familière et si ... Car, argumentai-je sur un ton exalté, car comment les aimer, ces œuvres, comment les comprendre quelque ...

p.62:

Chaque fois que je me lançais dans de longs soliloques et que je m'enflammais, Bernard attendait ... sa poussière, son encombrement, un dépotoir dirent les mauvaises langues, un lieu au bord de s'effondrer dit Genet ...

p.78:

Quelque chose comme un sanglot souleva ma poitrine. J'aurais aimé, à ce moment de la nuit, être téléportée, tout simplement, depuis ... Mon désir d'une présence humaine était-il tel qu'il m'avait fait halluciner un bruit de pas ? Ça n'était pas impossible. Car moi qui avais longtemps prêché la solitude et le retirement comme conditions sine qua non à l'approche de la littérature – et dans ...

p.82:

se plie aux mêmes liturgies et aux mêmes génuflexions mentales, on y est cérémonieux, on y parle bas, ... Brasseur et Sami Frey dans le film Bande à part de Godard que j'avais vu à Toulouse en 1970 si j'ai bonne mémoire, ...

p.85:

alors rentrée chez moi et m'étais livrée, par énervement, à un ménage frénétique. Calmée par cet exercice ... Pour ne pas penser à ma lâcheté, à ce mal par imperfection comme Leibniz je crois le désigne, ce mal que nous ne ...

p.92:

précautions maladroites d'une provinciale à Paris. Mais alors même que je réfléchissais à ces sujets sur ... Seul comptait son chant, me disais-je, un chant qu'il entonnait parfois avec les autres locataires que je n'hésitais pas, .

p.105-120

p.121:

capturer cette fameuse ressemblance qui le fascinait tant et qui était bien autre chose que l'imbécile ressemblance des traits laquelle faisait souvent ... Recommence toujours à nouveau la louange ; parfaite, elle ne fut jamais.

Lydie Salvayre

Edité par Stock , DL 2019

L'humeur railleuse et le verbe corrosif, Lydie Salvayre se saisit du prétexte d'une nuit passée au musée Picasso pour questionner le milieu artistique et ses institutions. Se tournant vers son enfance de pauvre bien élevée et abordant sans masque son lien à un père redouté et redoutable, elle essaie de comprendre comment s'est constitué son rapport à la culture et à son pouvoir d'intimidation, tout en faisant l'éloge de Giacometti, de sa radicalité, de ses échecs revendiqués et de son infinie modestie.

http://mediatheques.saint-etienne.fr/EXPLOITATION/Default/rsc/431893/marcher-jusqu-au-soir-lydie-salvayre

EXERGUE

Qu'est ce que l'art? [...] - Charles Baudelaire...

p.9-34

p.41:

Prenons le baiser : bâillon parfait ou parfaite fusion amoureuse ? Souvent j'hésite. C'est à ces moments-là ... La littérature, du reste, est toute remplie de persécutés, parmi lesquels mon cher Pascal qui fut persécuté par Dieu

p.42:

cessé d'affirmer qu'écrire c'était surmonter toute fascination amoureuse pour son moi et ses ... dans une forme de beauté diamétralement opposée à la beauté selon Beyoncé et Jay-Z qui était une beauté trop belle comme ..

p.44:

austère, avare, hivernale, spectrale même, susceptible de saper le moral de ceux qui prenaient le risque ... prends le temps de trouver tes marques, le bonheur d'admirer va finir par t'atteindre car la beauté est une flèche lente ..

p.49:

Je me souvenais encore, trente ans après, d'un « je m'avais fourvoyée » prononcé devant un public dit de qualité et très intimidant, et de la honte rétrospective que j'en avais conçue. N'y plus penserN'y plus penser. Ne plus ...

p.51:

un moment silencieux, puis me prenant dans ses bras, je voudrais tant que ce souvenir s'efface, ... celle d'un Jean Moulin martyrisé, défiguré, membres brisés, organes éclatés, d'un Jean Moulin qui atteignit les limites de la ...

p.56:

et, plaqué sur leur face, un air discrètement supérieur de gros cons, de gros cons encore plus cons que ces cons de kangourous (pour Catherine Hiegel qui en avait fait l'amère ... sans raison appelait la canaille artistique.

p.59:

'était Bernard qui venait me demander comment se passait ma claustration et sa voix si familière et si ... Car, argumentai-je sur un ton exalté, car comment les aimer, ces œuvres, comment les comprendre quelque ...

p.62:

Chaque fois que je me lançais dans de longs soliloques et que je m'enflammais, Bernard attendait ... sa poussière, son encombrement, un dépotoir dirent les mauvaises langues, un lieu au bord de s'effondrer dit Genet ...

p.78:

Quelque chose comme un sanglot souleva ma poitrine. J'aurais aimé, à ce moment de la nuit, être téléportée, tout simplement, depuis ... Mon désir d'une présence humaine était-il tel qu'il m'avait fait halluciner un bruit de pas ? Ça n'était pas impossible. Car moi qui avais longtemps prêché la solitude et le retirement comme conditions sine qua non à l'approche de la littérature – et dans ...

p.82:

se plie aux mêmes liturgies et aux mêmes génuflexions mentales, on y est cérémonieux, on y parle bas, ... Brasseur et Sami Frey dans le film Bande à part de Godard que j'avais vu à Toulouse en 1970 si j'ai bonne mémoire, ...

p.85:

alors rentrée chez moi et m'étais livrée, par énervement, à un ménage frénétique. Calmée par cet exercice ... Pour ne pas penser à ma lâcheté, à ce mal par imperfection comme Leibniz je crois le désigne, ce mal que nous ne ...

p.92:

précautions maladroites d'une provinciale à Paris. Mais alors même que je réfléchissais à ces sujets sur ... Seul comptait son chant, me disais-je, un chant qu'il entonnait parfois avec les autres locataires que je n'hésitais pas, .

p.105-120

p.121:

capturer cette fameuse ressemblance qui le fascinait tant et qui était bien autre chose que l'imbécile ressemblance des traits laquelle faisait souvent ... Recommence toujours à nouveau la louange ; parfaite, elle ne fut jamais.

p.124:

Tout ce que je pourrai faire ne sera jamais qu'une pâle image de ce que je vois. Et ma réussite sera toujours en ... Il fallait qu'il continue d'échouer, avec courage, avec patience, avec un inflexible entêtement, jusqu'à atteindre, ...

p.126:

rade et malheureux tristement capitulent, et vous le font très chèrement payer, 4. les ratés réussis ... qui ne trouvait au monde nulle fleur ressemblante à son rouge idéal, Je suis comme un homme lassé dont l'œil ne voit en

p.128:

Puis prise d'un fol et soudain enthousiasme pour l'échec, j'écrivis : L'avenir du monde est à l'échec, ... Mais c'est à Virginia Woolf que je songeai tout spécialement, à Woolf ma très affectionnée qui parfois parvenait dans un ...

p.132-133:

expression d'immense modestie sur le visage, ne cherchant aucunement à faire l'artiste, encore moins à se ... Et c'est cette immense modestie de Giacometti, écrivis-je sur mon carnet, et le sentiment profond qu'il avait de ses limites et ... Giacometti, je l'avais lu, disait le raté m'intéresse autant que le réussi.

p.145:

Et lorsque, tard dans sa vie, vint le succès immense (il remporta le prix Carnegie en 1961, le prix de sculpture ... Cette indifférence souveraine au luxe, à la richesse, au fric et à ce qu'il incarnait, détermina je crois le regard qu'il ...

p.149:

par Madame de Maintenon afin de consoler Louis XV, on sait ce qui s'ensuivit un demi-siècle après. Il avait ... Il ne savait pas danser mais il avait du plaisir à voir danser les autres. Là où il ... Il adorait aller au bordel.

p.152:

comme il la portait pour travailler la glaise dans son atelier. Pas question de manquer de respect devant l'œuvre à naître et qui attendait ses mains. Pas question de ... Il eut une amitié sans ombre pour Crevel. Lorsqu'eut lieu la ...

p.161:

Il admirait Henri Laurens. Il admirait Beckett qui lui demanda de fabriquer un arbre pour la ... un arbre seul dans un décor absolument nu, un arbre seul et archi-seul comme l'était son Chien, comme l'était L'Homme qui marche, ... L'amour maternel prodigué dans l'enfance lui avait permis peut-être d'aimer admirer, hypothèse qu'à tout hasard je tente. ... pour lui constituer une collection magnifique (Braque, Arp, Chagall, Calder, Kandinsky, Matisse, Bonnard Giacometti.

p.162:

Il admirait Henri Laurens. Il admirait Beckett qui lui demanda de fabriquer un arbre pour la ... fondation à SaintPaul-de-Vence le 28 juillet 1964, Aimé Maeght remercia longuement un grand nombre d'invités présents, la plupart 

p.164:

intolérable, ça me rend fou... Sa colère retombée – après dix heures dans l'atelier à attaquer la glaise à coups ... Cette situation ne posa apparemment aucun problème à Giacometti qui se déclara enchanté du bonheur de son ...

p.166:

plus il s'obstinait, plus le visage d'Isaku Yanaihara, plat, blafard et comme enfariné, lui demeurait infigurable. ... Il dut finalement l'admettre : le sujet était plus fort que la peinture, le sujet prenait le dessus sur la peinture, le sujet ...

p.190:

bond sur le rebord d'une fenêtre, relire ardemment Absalon, Absalon ! de William Faulkner, ... C'est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ; C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir Qui, comme un élixir, nous monte et ...

p.206:

leur goût abject pour le morbide. Qu'on leur laissât l'art de la mort plutôt que l'art de vivre. Qu'on leur laissât leur désir de ... Picasso avait deux fois vainqueur traversé l'Achéron et regardait de haut ces vaines consolations sur ...

p.208:

Aux murs, des visages et des corps de femmes traversés par une vitalité rayonnante et que Picasso ... Picasso ouvrait mes yeux et les yeux de ceux qui, par crainte d'affronter la jouissance de voir, cette concupiscentia ..

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