Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Une bonne nouvelle partagée
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Étre prophète n’est pas une aventure isolée. Aussi curieux que cela paraisse : même si le prophète ressent une immense solitude, il agit pour tous et il est finalement rejoint par tous. En ce sens, il anticipe l’avenir. Visionnaire, il propose sa vision à ceux qui l’écoutent en sorte que ce qu’il entrevoit devient progressivement une réalité. Le prophète est quelqu’un qui parle et qui cherche le dialogue. Il ne sait pas tout. Il sent le problème mais il cherche, par le débat, les éléments de solution. Ensuite il a besoin des autres pour que cela prenne forme, prenne corps. Il a besoin que les autres deviennent prophètes avec lui… Affirmer que nous sommes tous prophètes, c’est dire que nous sommes « un peuple de prophètes », et peut-être même « un peuple prophétique », comme le dit saint Pierre. Il y a une dimension sociale au prophétisme et même une dimension institutionnelle, aussi étonnant que cela paraisse. Comme s’il s’agissait d’institutionnaliser le prophétisme, de le favoriser au maximum, comme l’essentiel du groupe que nous formons. Car c’est évident : pour enseigner, une université va beaucoup plus loin qu’un sage même exceptionnel. Pour communiquer, un journal ou une radio, les médias sociaux sont bien plus efficaces qu’un seul communiquant. Pour soigner, un hôpital fait beaucoup mieux qu’un thaumaturge isolé. C’est ensemble qu’il s’agit d’être « tous prophètes ». C’est comme peuple, comme communauté croyante, comme Église, qu’il s’agit de prophétiser. C’est évidemment plus difficile mais c’est aussi beaucoup plus durable et intéressant. Nous en sommes loin ? C’est vrai. Les scandales du cléricalisme nous appellent à renaître, à sortir des multiples systèmes d’abus. Alors il faut retrousser nos manches. Nous y sommes toutes et tous, appelés. |