Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Avent dans la ville S'arrêter, vivre une attente
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J’ai beaucoup d’amitié spirituelle pour les parents de Jean-Baptiste, Zacharie et Élisabeth, deux personnes âgées intègres qui attendaient le salut d’Israël. Si c’est dur, dur d’être prophète, ce n’est apparemment pas moins difficile d’être parents de prophète. On s’en souvient : Zacharie douta de la parole de l’ange annonçant la naissance de Jean-Baptiste. Correction immédiate : Zacharie sort de la rencontre muet. À ne pas écouter la parole d’un ange, on en perd son latin. Lui le père de celui qui se présentera plus tard comme « la voix dans le désert » en perd la voix. Jean-Baptiste ne donne sa voix que pour annoncer la Parole, comme le dit si magnifiquement saint Augustin. Pour l’heure, au moment de la naissance « on fit signe au père pour savoir comment appeler l’enfant ». Zacharie répond sur une tablette : « Jean est son nom. » C’est bien le nom donné par l’Ange. Notons bien : « Jean est son nom » et non « son nom est Jean ». C’est comme si le nom – cette parole première posée sur un petit d’homme – précédait, et que les parents n’avaient qu’à valider ce choix. Généralement, c’est le père qui va « déclarer » à l’état civil. La mère donne la vie, le père donne le nom. J’imagine des parents aujourd’hui : pourquoi ne pas, lors du passage à l’état civil, user de cette formule « … est son nom », comme pour dire que l’enfant – et ses parents – sont déjà sous la mouvance de Dieu ? |