Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
22 décembre 2019
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Ne crains pas. C’est par ces mots que l’Ange du Seigneur s’adresse à Joseph en songe, alors qu’il a le projet de renvoyer Marie en secret. Ne crains pas, c’est par ces mêmes mots que l’ange Gabriel s’était adressé à Marie pour lui annoncer qu’elle porterait en elle le Messie. C’est encore par ces mots que les anges s’adresseront aux bergers dans les environs de Bethléem pour leur annoncer la naissance de l’enfant Dieu. Et nous, qu’entendons-nous dans ce ne crains pas ? Quelles sont nos craintes ? La crainte d’échouer, de ne pas être à la hauteur ? La crainte de ne pas être aimé(e) ? d’être quitté(e) ? La crainte de perdre un être cher ? un enfant ? La crainte de souffrir ? de vieillir ? de mourir ? Toutes ces craintes sont légitimes, elles disent le risque de la vie. La plus insidieuse est celle qui ne dit pas son nom. Elle plane sur la fragilité de nos vies qui ne tiennent qu’à un fil. Elle se tient tapie dans l’ombre, toujours prête à distiller son angoisse comme le serpent distille son venin. À la crainte de Joseph de s’être trompé sur sa fiancée, ou simplement à sa crainte du regard des autres, l’ange répond de ne pas craindre d’accueillir Marie, celle qui porte l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. Cette promesse dont Marie est porteuse n’éteint pas la source de nos légitimes craintes. Mais ces craintes n’ont pas le dernier mot, car désormais plus rien ne sera jamais tragique. Au lieu de nous paralyser, nos craintes peuvent nous mettre en mouvement, comme Joseph, comme Marie, comme les bergers se sont mis en mouvement. Noël, c’est faire le choix de la confiance. Noël, c’est choisir, chaque matin, de se jeter dans la vie comme un enfant se jette dans les bras de son père. |