Qu’elle devait être belle, Marie, enceinte de Jésus ! Qu’elle devait être belle, illuminée de cette lumière propre aux jeunes mariées et aux femmes enceintes, elle qui était à la fois l’une et l’autre ! Une femme enceinte, même dans la boue ou dans la chaleur d’un camp de réfugiés, porte en elle l’éclat de l’invincible espérance en une vie plus belle et plus forte que toutes les épreuves. Chaque maternité est une prophétie, et tout au long de notre âge, nous vivons de cette énergie prophétique de la mère qui nous a portés. Marie sent le créateur de l’univers prendre chair en elle, prendre chair de sa chair. Mais pour elle, Jésus le Christ, c’est d’abord son enfant, son unique, comme chaque enfant du monde est unique dans le regard de sa mère. Le mystère de sa conception n’y change rien. Marie, comme toutes les mères du monde, brille du trésor qu’elle porte en elle. Et Joseph, comme tous les pères du monde au moment d’une naissance, est là, à la fois acteur et spectateur. Il ne voit rien de ce qui se vit dans l’intime du corps et du cœur de Marie. Il ne voit rien, sauf le reflet dans les yeux de son épouse, et ce seul reflet lui emplit le cœur. Y a-t-il plus grand bonheur que d’attendre un enfant de la femme qu’on aime ? Et si la prophétie posée sur chacune de nos vies n’était pas seulement une promesse de salut ? Et si cette prophétie nous désignait comme la joie de notre créateur, ainsi qu’une jeune épouse enceinte est la joie de son époux ? Et si Dieu s’était fait homme simplement pour connaître ce bonheur de se noyer dans chacun de nos regards, comme jadis Joseph se noyait dans le regard de Marie, enceinte du créateur du ciel et de la terre ? Noël, c'est la promesse de pouvoir un jour, plonger notre regard dans le regard de Dieu infiniment.
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