Femme de Samarie, qui es-tu véritablement ? Tu restes une énigme pour moi. Je ne connaîtrai ton visage et ton nom que si je vais au Ciel, si je peux y entrer. Mais je tiens à te voir tant ta rencontre avec Jésus me bouleverse. Tu es la première personne à qui Jésus se révèle comme étant le Christ, le Messie. Qu’a-t-Il perçu dans ton cœur pour te dire ce secret ? Qu’a-t-Il saisi de ta vie complexe pour ne pas te juger ? Première missionnaire en terre samaritaine, tu accomplis ton ministère avec succès. Bravo ! Mais tu vas le payer cher. Qui donnera du crédit aux paroles d’une femme seule ? Et quelle femme ! Il te faudra du culot pour affronter ces villageois qui croient si bien te connaître. Et pourtant c’est bien toi que Jésus envoie, toi, en qui Il place sa confiance et son espoir de réussite. C’est toi qui devras mettre les mains dans le cambouis et annoncer la Bonne Nouvelle telle que tu es. Sans fard ni apparat. Il sait que dans ce travail, ce ministère, tu laisseras une part de toi-même. Annoncer Jésus exige d’être vrai. « Venez voir ! Il y a un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! Ne serait-il pas le Christ ? »* Sans que Jésus t’ait rien demandé, tu vas rassembler tout le village pour annoncer un mystérieux personnage qui sait lire au plus profond des cœurs et des reins. Et ça marche ! Ceux qui ont écouté ton appel se déplacent pour voir Jésus et l’invitent même à demeurer chez eux. Jésus pourra prêcher, enseigner, rompre le pain et guérir les malades. Tout cela, grâce à toi ! Tu répands la bonne odeur du Christ, sans jamais te mettre en avant ni crever l’écran. Tu ne laisses qu’un sillage impalpable où chacun peut rencontrer le Christ sans s’attacher au missionnaire. « Ce n’est plus à cause de tes dires que nous croyons… »** Comme la jarre qui reste vide et inutile, tu as tout donné et la mission est bien lancée, mais toi, tu ne comptes plus. Seul Jésus importe maintenant. Servante anonyme… mais tellement efficace. Merci, Femme de Samarie.
*Evangile selon saint Jean, ch. 4, v. 29 **Evangile selon saint Jean, ch. 4, v. 42
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