« Va ! Appelle ton mari et reviens ici ! » Voilà une bien étrange mission que tu proposes à cette femme. Est-elle trop insistante avec ses questions au point que cela risque de devenir gênant ? La réponse de la Samaritaine est déconcertante « je n’ai pas de mari ! »* Et ta réaction, Jésus de Nazareth, est encore plus étonnante. Cette femme est une mangeuse d’hommes et une adultère. Elle a eu cinq maris déjà et elle attaque le sixième. Fuis cette femme, Jésus. En parlant avec elle, tu risquerais de perdre toute crédibilité, fuis vite et loin ! Mais tu ne fuis pas cette pécheresse, tu ne la juges ni ne la condamnes, au contraire même, tu continues à lui parler : « tu as raison, en cela tu dis vrai. »** Jésus, tu nous étonneras toujours. Tu sais discerner « que dans les plus grands pécheurs il y a ce qui fait les plus grands saints ». Tu es venu chercher et sauver ceux et celles qui sont perdus et devant cet abîme de péchés tu montres un abîme de miséricorde et de confiance. Non seulement tu ne la chasses pas hors de ta vue, mieux encore tu l’envoies en mission : « Va, appelle, reviens. » Mystérieusement, tu as compris qu’en cette Samaritaine, il y a une foi et une force de conviction dignes d’un apôtre. Tu n’hésites pas à appeler une femme que tout le village doit mépriser pour en faire l’instrument de ta Parole. Comme cette femme de Samarie appelée par Jésus, alors qu’apparemment elle n’a pas le profil de la charge, chacun de nous, fasciné par Jésus, nous pouvons avec nos vies cassées et nos blessures devenir, nous aussi, ces porteurs de l’Évangile. Et si c’était vrai ?
*Evangile selon saint Jean, ch.4, v. 17 **Evangile selon saint Jean, ch. 4, v. 18
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