Tu as soif, Jésus. Étonnant non ? Toi qui vas rassasier des foules, qui transformes 600 litres d’eau en vin, et en bon vin, tu as soif. Comme tous les marcheurs en plein cagnard, tu es fatigué et assoiffé. As-tu vraiment besoin de quelqu’un pour te donner un peu à boire ? Montre ta puissance, Jésus ! Assis auprès du puits, incapable de puiser faute de jarre, tu attends. Dieu se fait homme au point d’éprouver la fatigue, la soif et surtout ce sentiment d’échec et d’incapacité. Comme tout un chacun, Dieu serait-Il faible ? « Donne-moi à boire. »* Cette demande jaillit comme une prière, un soupir, une expression de fragilité. Comme sur la croix tu exprimes ton humanité si vulnérable. « J’ai soif ! »** Ici, pas de miracle, pas de démonstration de puissance, juste l’acceptation de notre condition humaine et la confiance donnée à une femme. Et c’est là que se déploie ta puissance, ta puissance de conversion des cœurs. Ce face à face avec cette femme, votre conversation franche et directe, sans a priori, ta vulnérabilité et ta confiance donnée, tout cela l’a retournée, convertie. Tu veux lui donner bien plus qu’elle n’ose demander, tu quittes la réalité d’une soif pour l’amener au désir de l’Esprit saint. Tu parles d’une eau surnaturelle, vivante et éternelle que tu donnes en abondance à ceux qui te la demandent. Cette eau-de-vie éternelle est un don de Dieu, elle étanche tout désir et toute soif, y compris la soif de Dieu. « Donne-moi de cette eau ! »*** Retournement de situation ! C’est elle qui maintenant veut boire. Pas à pas, tu amènes doucement cette femme à lever les yeux.
*Evangile selon saint Jean, ch. 4, v. 7 **Evangile selon saint Jean, ch. 19, v. 28 ***Evangile selon saint Jean, ch. 4, v. 15
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