Dans un village du Cameroun, j’ai célébré le mariage d’Évariste, catéchiste de Foufoueng, et de Bernadette. Un jour, elle le quitte pour un forestier. Lorsqu’elle tombe malade et paralysée, son forestier l’abandonne. Alors Évariste va la chercher, la reprend chez lui. Les jeunes du village sont stupéfaits, car un homme ne réagit pas ainsi quand il est humilié par sa femme. Évariste leur répond : « Elle est ma femme, c’est l’engagement que j’ai pris devant Dieu, je lui pardonne. » Ainsi l’écoute de la Bonne Nouvelle de Jésus et le sacrement reçu permettent à certains une transformation profonde qui marque leur vie. Dieu nous communique son Esprit si nous demeurons en lui. Comme le sarment ne peut vivre et fructifier qu’attaché à la vigne, nous ne pouvons vivre et porter du fruit que grâce à notre attachement vital au Christ. Pour que la vie soit abondante, il faut se convertir, « se faire un cœur nouveau et un esprit nouveau »*. Cette conversion est parfois douloureuse, mais pensons encore à la vigne. Pour qu’elle puisse produire, le vigneron l’hiver la taille, l’émonde, la nettoie et parfois la vigne en pleure. Jésus aussi a dû passer par les souffrances de la Croix pour que la vie jaillisse au matin de Pâques. Dès aujourd’hui, devenons des vivants, que la vie nouvelle du Ressuscité transparaisse dans nos choix et nos décisions, comme ce fut le cas pour Évariste. Accueillons l’autre, élargissons l’espace de notre tente, reconnaissons l’étranger comme un frère et permettons-lui de vivre dignement, entrons dans une démarche de pardon ou de réconciliation.
*Livre d’Ezekiel, ch. 36, v. 26
CONFINEMENT DANS LA VILLE
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