Avec quelle joie, ce matin, Jaïre te voit approcher, marchant sur le rivage ! L’espoir renaît dans le cœur du chef de la synagogue de Capharnaüm. Il vient alors se jeter à tes pieds, en t’implorant de venir en aide à sa fille, la prunelle de ses yeux, qui agonise dans sa maison. La sincérité de sa demande, la foule qui t’écrase, tout devrait te faire presser le pas. Pourtant Tu t’arrêtes encore en route pour une autre guérison. Tu vas ton chemin, sans angoisse ni précipitation. Même face à l’urgence d’une mort imminente, Tu sais que le Père t’exauce toujours. Avec quelle délicatesse, ce matin, Tu rassures ce père blessé, quand tous baissent les bras ! À l’annonce de la mort de l’enfant, son cœur s’est brisé. Ses efforts n’ont servi à rien et sa fille le quitte, quitte la vie, encore si jeune. Les gens de sa maison, qui savent le caractère implacable de la mort, lui conseillent de ne pas t’importuner davantage. Il leur est impossible d’imaginer une autre issue. Mais toi, en toute discrétion, Tu saisis sa détresse et sans lui donner de leçon, l’invite à la confiance et à l’espérance : il n’est jamais trop tard pour celui qui croit. Avec quelle paix, ce matin, Tu entres dans le lieu où repose l’enfant bien-aimée ! Pour la relever du sommeil de la mort dans laquelle la maladie l’a entraînée, il nous semble te voir t’asseoir à côté d’elle et lui dire d’une voix ferme mais douce, en lui prenant la main : « Talitha koum », « jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »* Une fois l’enfant debout, c’est toute ton humanité qui se manifeste, lorsque Tu es attentif à ce que son corps reprenne des forces. Tu t’inquiètes qu’elle puisse manger, avant de la rendre, vivante, à ses parents. Jésus, Toi le premier-né d’une multitude de frères et de sœurs, qui surgit, en ce matin de Pâques, du tombeau, souviens-toi de ce jour au bord du lac de Galilée et de cette enfant que tu as relevée. Aujourd’hui, comme au jour de notre mort, donne-nous aussi de voir cette lumière éclatante, et de t’entendre murmurer à notre oreille ces mots plus puissants que mille trompettes, pour te suivre au jardin de ta résurrection : Talitha koum !
*Evangile selon saint Marc, ch. 5, v. 41
CONFINEMENT DANS LA VILLE
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