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Frère Antoine de la Fayolle |
Couvent de Rennes |
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Texte biblique |
Luc 18, 35-43 |
Alors que Jésus approchait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route. Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait. On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait. Il s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! » Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit: « Seigneur, que je retrouve la vue. » Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.
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Méditation
Étincelle de foi
Très certainement, notre aveugle avait entendu les guérisons que Jésus avait faites, y compris celle du paralytique. J’imagine qu’avec d’autres compagnons d’infortune ils se retrouvaient le soir pour lutter contre le froid et les dangers de la nuit. En même temps qu’ils partagent leur maigre butin de la journée pour le dîner, ils échangent les nouvelles, les cancans. Sûrement, ils ont beaucoup parlé de Jésus. Les uns étant plutôt sceptiques sur ses miracles, les autres enthousiastes. Les premiers disent que les personnes guéries n’étaient pas vraiment malades, les autres constatent que les miraculés sont transfigurés ; et le plus étonnant était qu’il n’y a pas que le corps qui a été guéri. Dans leur âme, ils avaient été transformés.
Notre aveugle a bien dû rencontrer un de ces malades dont la vie a été chamboulée par Jésus. Le récit de la guérison lui a fait comprendre autrement cette prophétie d’Isaïe qu’il entend régulièrement à la synagogue : « Voici votre Dieu… Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. »*
Aussi notre aveugle a maintenant le cœur brûlant, désireux de rencontrer enfin ce Jésus.
Le jour où il entend que Jésus passe à côté, plus rien ne l’empêche d’appeler celui qui peut le libérer. Il ne craint pas se faire mal voir par ces gens qui lui donnait une piécette par charité. Il n’a pas peur de leur résister quand ils lui ordonnent de se taire : en Jésus, c’est Dieu qui est présent !
Mendiant de Dieu, m’arrive-t-il d’échanger à propos des signes que je vois, que je cherche ?
*Livre d’Isaïe 35, 5.
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VENDREDI 12 JUIN 2020
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Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef de Croire
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ÉDITO
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Une Église décalée ?
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La candidature d'Anne Soupa à l'archevêché de Lyon, jugée provocante et inappropriée par beaucoup, n'est pas une candidature guidée par le goût du pouvoir. Ni par un sentiment de supériorité. La question n'est pas de savoir si une femme peut, mieux qu'un homme, gouverner un diocèse. La question est de savoir si nous pourrons, un jour, sortir de cet imaginaire catholique dans lequel le masculin tient une place si prédominante. Certes, Jésus a lavé les pieds de ses apôtres, qui étaient des hommes. Et il a partagé avec eux le pain et le vin. Pour autant, a-t-il décidé que seuls les hommes avaient l'obligation du service ? Et que seuls les hommes pouvaient avoir accès à sa table ? Tout dans son comportement dit le contraire. Quelle femme d'ailleurs pourrait lui reprocher de les avoir reléguées à une place subalterne ? Au fil des siècles, beaucoup se sont imposées, en raison de leur amour pour lui. Leur intelligence, leur foi et leur courage ont même changé le cours de l'histoire. Aujourd'hui, alors que la société leur donne toute leur place, l'Église catholique reste en décalage. Pourquoi ? Et comment la faire bouger ? La provocation d'Anne Soupa ne nous pousse-t-elle pas à réfléchir à nos façons de concevoir la place des hommes et des femmes dans notre Église ? Antoine Nouis, théologien protestant, nous dit comment la sienne s'est libérée de cet imaginaire dominé par le masculin. Et Odile Hardy, xavière, directrice de l'Institut d'études religieuses et pastorales (IERP) de Toulouse, appelle à une vraie fraternité entre les hommes et les femmes. Ils nous poussent à réfléchir. Lisez-les.
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La religion comme tout ce que j'aime (et evoqué dans ce blog) inspire ce que j'écris comme ce livre à acheter ici