Méditation
Le risque de la vérité
Suzanne est une jeune femme, belle et pure, « craignant Dieu », qui est victime de la convoitise de deux anciens du peuple qui la désirent et s’associent pour la faire tomber dans leur piège. Elle ne cède pas, mais elle tombe alors sous le coup de la loi qui la condamne à mort, sans autre preuve que les accusations mensongères des deux complices. C’est alors que le jeune Daniel intervient, dénonçant un procès qui n’est pas allé à la recherche de la vérité. Les deux anciens sont confondus et Suzanne retrouve son honneur et sa famille.
Cette histoire nous met devant le risque de la vérité : comment réagir face au mensonge ? Suzanne est dans la vérité en étant fidèle, au risque de la mort. Daniel, chez qui « Dieu éveille l’esprit de sainteté », est dans la vérité en dénonçant le mensonge, celui des anciens et celui des juges qui n’ont pas cherché la vérité, non sans risque pour lui-même. Mais l’un et l’autre, sortant de leur zone de confort, ajustent leur comportement sur ce qui est droit, ce qui est juste. Ils viennent « à la lumière »*.
Aujourd’hui encore, des hommes et des femmes font ce choix, tels les saints martyrs d’Algérie, fidèles, jusqu’à la mort, à la vérité des liens d’amitié qu’ils ont tissés, par amour, avec leurs frères et sœurs algériens. Mgr Pierre Claverie exprimait ainsi cette fidélité dans la recherche de la vérité : « On ne possède pas la vérité et j’ai besoin de la vérité des autres »** et surtout disait-il encore : la vérité « devient réelle, lorsqu’elle est accueillie, vécue, incarnée »***. Alors, empruntant le chemin du Christ elle ouvre un chemin de sainteté.
*Évangile de saint Jean 3, 21. **Mgr Claverie, Humanité plurielle p. 141. ***Mgr Claverie, Lettres et messages d’Algérie, p. 268.
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