Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Circé pour le prénom du mercredi chez Jill bill
Liste des prénoms du mercredi...
La cour de récré de JB
(Participation à mettre sur votre blog le mercredi matin, personnage réel ou fictif au choix...
Ecriture, dessin, photo acceptés, merci !)
Voici la liste des prénoms proposés
En bleu = terminé
Commencé avec Bertille le 29-09-2010
Tirso 5-5-2021
Yvelle 12-5-2021
Kléber 19-5-2021
Jeufrine 26-5-2021
http://jill-bill.eklablog.com/liste-des-prenoms-du-mercredi-a113378960
Valmont 2-6-2021
Gloriette 9-6-2021
Eucher 16-6-2021
Circé 23-6-2021
(1900) BARKER
(© Art Galleries and Museums, Bradford
Magicienne de l'île Æaea, Circé (Gr. Κίρκη) est la fille d'Hélios et de l'océanide, Perséis (ou Persé) donc la soeur de Æétès et de Pasiphaé, ou bien selon Diodore la fille d’Æétès et d’Hécate.
Circé dont le nom en grec signifie "oiseau de proie" était douée de pouvoirs extraordinaires, capable de faire descendre les étoiles du ciel, mais elle excellait dans la préparation de philtres, de poisons et de breuvages de toutes sortes, propres à transformer les êtres humains en animaux.
Elle habitait avec ses nymphes sur l'île Æaea (ou trouve aussi les graphies Aeaea, Aiaia, Ééa) qui se situerait vers l'Occident, près des côtes tyrrhéniennes. En revanche les romains identifièrent Æaea avec Circeli (monte Circello).
Selon Homère elle s'était réfugiée sur l’île d'Aeaea après avoir empoisonné son mari, le roi des Sarmates. Elle habitait un palais magnifique où tous les ustensiles étaient d'or, les tables d’argent et les tapis teints de pourpre; des loups et des lions qu'elle avait apprivoisés, pauvres navigateurs qu'elle avait transformés par ses breuvages magiques, se promenaient à l’intérieur sans faire montre d'agressivité. Elle chantait en tissant sur un immense métier à tisser magique de riches étoffes.
Le poète Denys de Milet raconte une histoire identique: elle essaya sur son époux, le roi des Sarmates, un sort maléfique qui l'empoisonna. Détestée par ses sujets, elle dut s'enfuir sur le char de son père. Mais il faut remarquer que les auteurs romains la font beaucoup plus terrible.
Circé aux belles boucles était autant redoutable par sa beauté et que par ses sortilèges et ses philtres magiques.
• Un jour le dieu marin Glaucos vint la trouver pour lui demander un philtre capable de rendre amoureuse la jeune et belle Scylla, qui demeurait insensible à ses avances mais Circé tomba amoureuse du dieu et changea Scylla en un monstre repoussant. (Mét. XIV, 9 sqq)
• Picus, fils de Saturne, régnait dans l'Ausonie, coupable à ses yeux d'avoir repoussé son amour pour celui de Canente, fut transformé en pivert. (Mét. XIV, 320 sqq)
• Calchos, roi de Daunie, un amoureux qui perdit la raison (Parthénios de Nicée, XII)
• Circé joua aussi un rôle dans la légende des Argonautes où elle parait comme la sœur (ou la fille) d'Æétès, roi de Colchide. Elle refusa de purifier Médée et Jason du crime horrible de son frère Apsyrtos. Selon d'autres elle les purifia puis les chassa aussitôt.
• Selon l'Odyssée, Ulysse débarqua sur l'île Aeaea et envoya vingt trois compagnons à sa découverte ; ils furent changés par la déesse en pourceaux âgés de neuf ans, sauf Euryloque qui réussit à venir l'avertir. Le héros décida d'aller retrouver ses compagnons disparus.
Le héros, guidé par Hermès qui lui conseilla de mélanger à son breuvage la plante magique appelée moly. Selon Ptolémée Héphestion le moly naquit du sang d’un géant que Circé (ou Médée) tua avec le secours du Soleil.
Le dieu lui précise aussi qu'il peut se faire aimer de "Circé aux belles boucles" en lui faisant promettre que s'il entrait dans son lit elle ne tenterait rien contre lui.
Circé l'invita à sa table et lui offre du cycéon dans lequel elle a versé un philtre. Ulysse réussit à plonger dans sa coupe le moly qui effectivement contrecarra les effets du poison. Puis brandissant son glaive il lui dicta ses conditions : elle devait rien entreprendre qui lui portât préjudice et Circé jura sur le Styx; il aussi obtint que ses compagnons puissent reprendre leur forme humaine.
Toutefois l'un d'eux, Gryllos, cité par Plutarque, refusa de redevenir humain. Dans « Les animaux usent de la raison » Plutarque imagine un dialogue entre Ulysse et Gryllos, où ce dernier explique pourquoi il préfère rester dans la peau d'un cochon. S'ensuivent des comparaisons entre les hommes et les animaux, leur vertu, leur courage, leur hardiesse ou leur intelligence.
Elpénor fut le seul à mourir sur l'île en tombant d'une terrasse parce qu'il avait trop bu; Ulysse rencontrera son ombre aux Enfers qui lui réclamera des honneurs funèbres.
Au bout d'un an Ulysse voulut retourner à Ithaque. La magicienne lui traça la route, lui conseilla de consulter l'ombre de Tirésias aux Enfers et lui apprit comment éviter les prochains dangers qui le guettaient.
Circé eut plusieurs enfants qui portent des noms différents selon les auteurs:
• Agrios et Latinos, d’Ulysse (Théogonie, 1011) et une fille Cassiphoné citée dans un commentaire de Tzetzes
• Télégonos, d’Ulysse (Télégonie, Plutarque, Histoires parallèles 41, et Hygin, Fables 127)
• Nausithoos, Télégonos d’Ulysse (Hygin, Fables, 125)
• Latinos de Télémaque (Hygin, Fables, 127)
• Phaunos de Poséidon (Nonnos, Dionysiaques 13, 327 et 37, 10)
Télégonos fut élevé par sa mère et instruit de sa naissance, devenu adulte, il partit pour Ithaque afin de se faire reconnaître par son père.
Arrivés dans le royaume d'Ulysse, Télégonos chassa du bétail. Il fut pris pour un pillard et lors du combat, Télégonos, tua son père d'un coup javelot terminé par un dard de raie; ainsi s'accomplissait la prédiction de Tirésias qui avait dit qu'Ulysse périrait de la mer et de la main de son fils.
S'apercevant de sa méprise et de son parricide involontaire, Télégonos pleura amèrement sur le corps de son père. Puis il porta la dépouille d'Ulysse à Circé, qui lui rendit les hommages funèbres et le scoliaste de Lycophon raconte qu'il fut rendu immortel par Circé, et envoyé à l' île des Bienheureux.
Plus tard, Télégonos épousa Pénélope dont il eut un fils, Italos, le roi éponyme de l'Italie.
Les dieux auraient refusé l'immortalité à Circé et elle aurait péri de la main de Télémaque qui avait épousé Cassiphoné mais dans une autre version Télémaque aurait épousé Circé dont il eut un fils, Latinos.
L'histoire d'Ulysse et de Circé a inspiré de très nombreux artistes et poètes: elle était déjà représentée sur le coffre de Cypsélos (premier tyran de Corinthe qui régna de 655 à environ 625 avant notre ère)
Sur un rocher désert, l’effroi de la nature,
Dont l’aride sommet semble toucher les cieux,
Circé, pâle, interdite, et la mort dans les yeux,
Pleurait sa funeste aventure.
Là, ses yeux errants sur les flots,
D’Ulysse fugitif semblaient suivre la trace.
Elle croit voir encor son volage héros ;
Et, cette illusion soulageant sa disgrâce,
Elle le rappelle en ces mots,
Qu’interrompent cent fois ses pleurs et ses sanglots :
Cruel auteur des troubles de mon âme,
Que la pitié retarde un peu tes pas ;
Tourne un moment tes yeux sur ces climats ;
Et, si ce n’est pour partager ma flamme,
Reviens du moins pour hâter mon trépas...
Jean-Baptiste Rousseau (1669-1741)
Perseis ou Hécate |
Hélios ou Aeétes |
CIRCE |
|
Époux* / amant | Enfants |
Roi des Sarmates * | - |
Poséidon | Phaunos |
Ulysse |
Agrios Latinos (Hés.) Nausithoos Télégonos |
Cassiphoné | |
Télémaque | Latinos |
- Apollodore, Bibliothèque: I,9,1; I,9,24;
- Apollonios de Rhodes, Argonautiques : IV, 576 - 591
- Hésiode, Théogonie: 956; 1011
- Homère, Odyssée: X, 133 - 574
- Hygin, Fables : 127
- Nonnos, Dionysiaques: XXXVII,11 et 56;
- Ovide, Métamorphoses: XIV, 1, 1-74 et XIV 246 - 440 ;
- Dictionnaires et encyclopédies Britannica, Larousse et Universalis.
- Encyclopédie de la mythologie d'Arthur COTTERELL; (plusieurs éditions) Oxford 2000
- Encyclopedia of Ancient Deities de de Charles RUSSELL COULTER et Patricia Turner
- Dictionnaire des mythologies en 2 volumes d'Yves BONNEFOY, Flammarion, Paris, 1999.
- L'encyclopédie de la mythologie : Dieux, héros et croyances du monde entier de Neil PHILIP, Editions Rouge et Or, 2010
- Mythes et légendes du monde entier; Editions de Lodi, Collectif 2006.
- Mythes et mythologie de Félix GUIRAND et Joël SCHMIDT, Larousse, 1996.
- Dictionnaire des symboles de Jean CHEVALIER et Alain GHEERBRANT, 1997
- Dictionnaire de la fable de François NOEL
- Dictionnaire critique de mythologie de Jean-loic LE QUELLEC et Bernard SERGENT
Quelques autres livres pour approfondir ce sujet.