Sortie de crise….
Nous voulons dire bien sûr que le photojournalisme sort enfin de la crise qui depuis longtemps le prenait en tenaille entre l'économie de la presse et l'esthétisation de l'aspiration artistique. Désormais, les photojournalistes assument leur pratique, comme en témoigne dans ce numéro 491 Guillaume Herbaut, invité du festival Visa pour l'image à Perpignan. On apprendra dans ce dossier Photojournalismes (notez le pluriel) comment fonctionnent l'AFP ainsi que le service photo du journal le Monde, et l'on redécouvrira, au-delà du mythe qu'il est devenu, le travail de Gilles Caron.
Puisqu'il est question de toucher au réel, nous nous intéressons à l'architecture réversible de l'Agence Bruther. Sur un site, le campus de Saclay, qui pour quelques années encore n'est accessible qu'en voiture, autant tenir compte de celle-ci. Voilà pourquoi la résidence pour étudiants que l'agence y a construit est pour moitié… un parking, parfaitement intégré, et qui, aux jours meilleurs qui verront des moyens d'accès plus écologiques, pourra être converti facilement en appartements.
Cemile Sahin, jeune artiste dont la famille est originaire du Kurdistan, réalise des vidéos, des installations et écrit des romans à partir d'un réel si grotesque qu'elle n'a pas beaucoup d'effort à faire pour le transformer en fiction. On découvre son travail à l'occasion de son exposition à la galerie Esther Schipper de Berlin.
En cette fin d'été, on trouvera bien sûr dans artpress le compte rendu des Rencontres d'Arles au milieu desquelles se dresse désormais la tour de vigie de la fondation LUMA ; la présentation de la rétrospective Georgia O'Keeffe, grande figure de l'art américain, au Centre Pompidou ; l'analyse par le philosophe Emanuele Coccia du nouveau livre de Nicolas Bourriaud, Inclusions, esthétique du capitalocène ; le portait d'une des plus singulières personnalités du monde de l'art, la galeriste Suzanne Tarasiève.
Mais artpress ne serait pas artpress si quelques détours par le passé ne venaient pas éclairer le présent : évocation d'Arcimboldo à l'occasion de l'exposition que le Centre Pompidou-Metz a construite avec des artistes modernes et contemporains autour du maître du 16e siècle, nouvelle approche de Heidegger pour envisager en quoi son antijudaïsme nous concerne tous, et – qui l'eut cru – retour, à l'occasion d'un volume de la Pléiade, sur l'œuvre de Jean de La Fontaine dont les Fables nous aident à comprendre encore aujourd'hui ce qu'est le Mal.