Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Étienne Daho se confie sur RTL : 40 ans de carrière, une œuvre saluée et... un nouvel album
EXCLU RTL - RTL a rencontré le chanteur à l'aube d'un automne de célébrations. L'occasion d'un long entretien avec le parrain de la pop française.
Il y a pile quarante ans, Étienne Daho se présentait au public avec la chanson Il ne dira pas, prélude à son premier album Mythomane. RTL a rencontré Étienne Daho en exclusivité à l'aube d'un automne de célébrations. Plusieurs livres ont été annoncés en librairie. Sa toute première chanson a été remixée par des producteurs et va ressortir en vinyle. Le condamné à mort, interprété avec Jeanne Moreau, sera réédité avec deux lives inédits le 5 novembre... Daho chante et nous enchante depuis quatre décennies. Comment vit-il cet anniversaire ?
"Ça paraît fou et ça paraît hier, c'est les deux, confie Étienne Daho au micro de Laissez-Vous Tenter. C'est passé en très peu de temps et d'ailleurs, ça continue. Ce qui m'intéresse aussi, c'est la suite. Et puis surtout, une relation qui dure avec le public qui a adopté un certain nombre de chansons. Donc tout ça, ça fait un lien très fort. J'ai de la chance. (...) J'ai fait un premier album en me disant que ce serait le premier et le dernier. Et puis, la rage m'est venue après le premier album. Je me suis dit : je peux faire mieux."
"Traverser le temps, c'est une fierté. C'est une histoire qui s'est écrite ensemble. En fait, avec le public, c'est quelque chose de très puissant. Chose à laquelle j'attache beaucoup d'importance et beaucoup de gratitude. C'est un cadeau fantastique. Ça se fait avec les autres, ce sont les autres qui vous identifient, qui vous offrent une place. "
"Je ne fais confiance qu'à mon instinct et je me laisse porter. J'ai fait des albums qui sont très différents les uns des autres. Il y a une unité qui doit être ma voix. J'imagine qu'on a un style sans s'en apercevoir. Je n'avais jamais appris à chanter. Je sortais de la fac, je chantais comme je parlais et c'est resté une marque de fabrique, appréciée ou caricaturée. Mais en tout cas, c'est une marque de fabrique", reconnaît-il.
Une œuvre saluée par l'Académie française
Virus X, c'est la nouvelle chanson d'Étienne Daho. Cinq versions ont été créées. Ce mini-album collector est prévu le 19 novembre. Le 3 décembre, l'Académie Française célébrera aussi le chanteur. Après Barbara, Charles Aznavour, Alain Souchon ou Françoise Hardy, la Grande médaille de la chanson française sera remise à Etienne Daho. Une distinction décernée pour l'ensemble de son œuvre.
"C'est un très grand honneur. Je ne savais pas que l'Académie française avait un œil sur la chanson, donc ça a été une surprise, explique Etienne Daho. C'est un très beau cadeau. Et moi, les cadeaux, je prends. C'est vraiment quelque chose de très inattendu. Je ne sais pas d'où ça vient, mais en tout cas, merci."
"Donner à son travail le nom générique d'œuvre. C'est pas trop moi ça, mais en même temps, j'apprécie ça et j'apprécie le fait qu'on me le dise. Et de réaliser que mon travail a fini par laisser des traces et des bonnes traces qui font plaisir ou des traces inspirantes. Ça, c'est suffisamment rare. Je n'imaginais tellement pas que ça pouvait m'arriver un jour. C'est vraiment merveilleux. On a une langue absolument magnifique, qui n'est pas très simple à manier parfois. Je suis biberonné à la musique anglo-saxonne et j'essaie toujours de mélanger la musique anglo-saxonne avec des sonorités françaises. Des fois, j'essaie de les faire entrer au chausse-pied. Bien sûr, les mots ont un sens et surtout quand on a un métier comme le mien, où on ne peut pas raconter n'importe quoi, il faut vraiment essayer de fouiller en soi les choses les plus authentiques et les plus justes pour pouvoir les partager avec les autres. C'est essentiel."
"Les mots sont des amis qui nous aident à nous exprimer et à vraiment aller vers les autres. Et puis, on peut jouer aussi avec ; faire des formules", souligne Etienne Daho. "La chanson est un exercice très particulier. Je compare ça à des mathématiques, en fait, parce que quand je travaille une chanson, c'est un peu comme un exercice de math pour essayer de solutionner la chanson et qu'elle fonctionne. Et que tout d'un coup, quand on l'écoute, quand elle est finie, c'est comme si elle avait toujours existée, de la faire parvenir à une évidence."
"J'ai lu très tôt. Je suis passé très vite de la Bibliothèque verte avec le Club des cinq au Livre de poche", se souvient-il. "Je crois que j'ai lu mon premier livre de poche - c'était Le fantôme de l'opéra de Gaston Leroux - je devais avoir huit ans et après j'ai continué. J'ai attaqué tous les grands auteurs, j'étais grisé de mots. J'adorais ça. J'adorais lire, je me vautrais dans les mots des autres et dans les histoires des autres. Et la littérature a été une grande découverte, presque autant que la musique."
L'évolution de son écriture
Etienne Daho est souvent présenté comme le parrain de la pop française. Son écriture a-t-elle changé depuis ses débuts ? "Je pense que ça a beaucoup évolué. Les premières chansons sont des chansons de très jeune homme, puisque le premier album est une collection de chansons que j'ai commencé à écrire depuis l'âge de 15 ans", rappelle-t-il. "Et puis, après 30, 40, 50, 60 ans... Évidemment, on change, pas sur la base, pas sur l'essentiel, mais on affine ce qu'on est".
"Apprendre des autres, apprendre de soi-même, ça nourrit les chansons, ça les fait devenir plus matures, plus profondes, plus belles. Même s'il y a plein de chansons des débuts qui ont beaucoup de qualités, les qualités de la fraîcheur, de la légèreté. Je pense qu'aujourd'hui, je suis bien meilleur", dit-il. "Les derniers albums me le prouvent, même si je sais que les gens sont toujours très attachés au passé. Le public est marqué par les chansons des débuts, mais j'ai toujours été très exigeant avec moi-même, très dur avec moi-même, ce qui fait que je ne me suis jamais vraiment laissé aller à l'autosatisfaction ou au plaisir, même quand j'aurais dû me lâcher parce qu'il y avait une série de bonnes surprises, notamment après les concerts, etc. J'ai toujours envie que ce soit tellement parfait. Je me pourris la vie avec la perfection. La perfection n'existe pas. Je ne l'ai pas encore compris. Ça viendra !", plaisante-t-il.
13e album
Etienne Daho nous révèle ce matin qu'il a débuté l'écriture de son treizième album studio. "Je viens de terminer la première chanson, donc je suis un peu grisé parce qu'en fait, entre chaque album, j'ai toujours l'impression que je ne saurai plus jamais comme on fait. Donc, il y a une espèce de panique et puis en même temps, d'être un peu en compétition avec ce que j'ai fait de mieux. Donc, je me dis bon, voilà 40 ans, est-ce que je n'ai pas tout dit ? Qu'est-ce que je n'ai pas exprimé ? Comment je peux le faire ? Je suis un peu intimidé par ça. Et le fait d'avoir commencé déjà, je me sens un peu mieux. Je peux un petit peu plus détendu."
"Il y a déjà des musiques qui viennent beaucoup plus facilement que les textes. Ça commence bien. Vraiment. Je ne sais pas encore quel sera son identité, mais je ferai tout pour qu'il sorte en 2022". 2022, année où il prendra aussi la route comme directeur musical avec Jane Birkin parce qu'elle va mieux, il nous l'a confié. "Elle va bien, c'est quelqu'un qui a beaucoup de volonté, de force intérieure. C'est quelqu'un qui a beaucoup d'énergie. Elle est exceptionnelle, vraiment", insiste-t-il. "Elle va beaucoup mieux, c'est quelqu'un qui est dans l'action quoi qu'il arrive, elle trépigne ! On espère vraiment être sur scène en début d'année". La chanteuse a été victime d'une forme légère d'AVC cet été. Etienne Daho avait composé et coproduit son dernier album.